Dernière mise à jour à 09h00 le 14/10
La garde à vue de cinq des six employés d'Air France soupçonnés d'avoir molesté la semaine dernière des membres de la direction du groupe a été reconduite mardi matin pour 24 heures, a rapporté mardi la presse française.
"Arrêtés lundi matin à l'aube, cinq salariés d'Air France vont rester 24 heures de plus en garde à vue [...] afin de permettre la poursuite des investigations", écrit mardi matin la radio France Info sur son site Internet, précisant que leur garde à vue "s'achèvera officiellement mercredi au plus tard à 6h00".
Cette garde à vue est intervenue une semaine après que des employés d'Air France eurent violemment molesté des membres de la direction du groupe, dont le directeur des ressources humaines, Xavier Broseta, et le responsable de l'activité long-courrier, Pierre Plissonnier, alors que ces derniers venaient de confirmer la possible suppression de 2 900 postes dans l'entreprise.
Lundi, l'arrestation au petit matin et la mise en garde à vue des employés d'Air France soupçonnés d'être les agresseurs des cadres d'Air France avaient suscité des réactions contrastées au sein de la classe politique française, la droite saluant une mesure justifiée, tandis que plusieurs responsables politiques de gauche dénonçaient une criminalisation de la lutte.
"Je ne vais pas pleurer parce qu'ils ont été interpellés à 6 heures du matin", avait déclaré lundi matin au micro de RMC l'ancien Premier ministre et député Les Républicains François Fillon, soulignant qu'en France "la police fonctionne comme ça avec tout le monde, y compris avec les responsables politiques".
Invitée lundi matin sur BFM TV, la députée Les Républicains Nathalie Kosciusko-Morizet avait elle aussi approuvé ces arrestations, estimant que les violences survenues ne pouvaient rester sans suite.
"Ces images ont beaucoup choqué, elles ont fait beaucoup de mal à la compagnie et à l'image de la France. Elles ont aussi fait du mal au syndicalisme. (...) Ça ne peut pas rester sans suite sur le renouveau du syndicalisme (...) Négocier ce n'est pas arracher la chemise", a-t-elle assené.
"Je pense que ces personnes-là doivent être jugées parce que ce qu'elles ont fait n'est absolument pas convenable et est même condamnable", a expliqué de son côté le vice-président du Front national, Florian Philippot.
Mais à gauche les réactions des responsables politiques ont été plus vindicatives, à l'instar de celle du député européen du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon pour qui ces salariés ont été "arrêtés pour fait de lutte", espérant lundi sur Twitter que "la résistance et la colère soient plus contagieuses que la peur !".
Egalement sur Twitter, le cadre du Nouveau parti anticapitaliste, Olivier Besancenot, avait lui aussi fait part de sa colère contre "un gouvernement au garde à vous pour le patronat", appelant à la libération des salariés placés en garde à vue.
"Arrêtés chez eux à 6 heures du matin ? Pourquoi ? Pour les humilier devant leurs familles", s'était interrogée, elle aussi sur Twitter, la députée Europe Ecologie-Les Verts Cécile Duflot.
Suite à l'incident de la semaine dernière, le président français, François Hollande, avait dénoncé des violences "inacceptables", plaidant pour un "dialogue social apaisé".