Dernière mise à jour à 08h23 le 30/11
Au lendemain de son déplacement avec le président français François Hollande à Moscou, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a annoncé vendredi pour la première fois que des forces du régime syrien pourraient être associées à la lutte contre le groupe de l'Etat islamique (EI).
"Il y a deux séries de mesures" qui peuvent être prises pour lutter contre l'EI, à savoir "les bombardements (...) et des forces au sol, qui ne peuvent pas être les nôtres, mais qui peuvent être à la fois des forces de l'Armée syrienne libre (opposition), des forces arabes sunnites, et pourquoi pas des forces du régime et des Kurdes également bien sûr", a indiqué vendredi matin sur RTL le chef de la diplomatie française.
Dans une déclaration à l'AFP, le ministre a ensuite précisé qu'une participation de l'armée syrienne dirigée par le président Bachar al-Assad à la lutte contre l'EI ne peut être envisagée que "dans le cadre de la transition politique".
"C'est d'ailleurs bien parce que nous aurons besoin d'une alliance entre toutes les forces qui, sur le terrain, veulent lutter contre Daech (acronyme arabe de l'Etat islamique) que la transition politique à Damas est urgente et indispensable", a-t-il ajouté.
Sur RTL, Laurent Fabius a également précisé que la chute de Raqqa "est pour nous l'un des premiers objectifs militaires, peut-être le premier, parce que c'est le centre névralgique de Daech, d'où les attentats contre la France sont partis".
Evoquant l'avenir politique de la Syrie, le chef de la diplomatie française a enfin réitéré la position de Paris excluant toute participation de l'actuel président Bachar al-Assad.
"Si on veut aller vers une Syrie libre et intégrée dans son territoire, ce n'est pas celui qui est à l'origine de 300 000 morts et de trois millions de réfugiés qui va pouvoir conduire cela", a-t-il souligné, martelant que "M. Bachar ne peut pas être l'avenir de son peuple".