Dernière mise à jour à 08h23 le 30/11
Un accord plus ambitieux sur le climat permettrait de réduire suffisamment les émissions de carbone pour empêcher une aggravation de leur impact à l'avenir, a déclaré mercredi Rachel Kyte, vice-présidente de la Banque mondiale (BM).
"La Banque mondiale estime qu'il est dans l'intérêt de nos clients (pays clients et clients du secteur privé) de conclure l'accord le plus ambitieux possible", a indiqué Mme Kyte, représentante spéciale de la banque pour le changement climatique, dans une interview accordée à Xinhua.
"Il est capital d'apporter un soutien financier essentiel aux plus vulnérables afin qu'ils puissent renforcer leur résilience dès maintenant", a ajouté Mme Kyte.
Les négociations pour un pacte mondial de lutte contre le réchauffement climatique débuteront dimanche à Paris à l'occasion de la 21e Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21), le plus grand rassemblement de dirigeants mondiaux sur le climat de l'histoire.
Les Nations Unies et bien d'autres souhaitent que les pays concluent à Paris un accord sur les moyens de contenir la hausse des températures à deux degrés Celsius par rapport à l'ère pré-industrielle. Deux degrés Celsius est le plafond généralement admis pour prévenir les effets les plus catastrophiques du changement climatique.
Mme Kyte a toutefois souligné la nécessité d'élaborer un accord qui réponde aux besoins de toutes les nations.
"Nous reconnaissons que, dans le même temps, chaque pays se trouve à un stade différent de son parcours économique. De nombreux pays sont durement touchés par le changement climatique, alors même qu'ils ont peu contribué voire n'ont pas contribué du tout aux causes du changement climatique historiquement", a-t-elle indiqué.
La difficulté est donc de négocier une série de mesures qui feront progresser l'humanité, répondront aux besoins des plus vulnérables et seront suffisamment ambitieuses pour "envoyer à tous les acteurs économiques le message clair que nous voulons une croissance à faible émission de carbone dans les plus brefs délais", a-t-elle ajouté.
"C'est une affaire qui nous concerne tous", a souligné Mme Kyte. "Il ne s'agit plus d'un traité de lutte contre la pollution négocié seulement dans la sphère de l'environnement. Il s'agit d'un accord mondial, économique et politique. Il étend la capacité du processus de négociation", a-t-elle précisé.
Bien que les négociateurs rencontreront des difficultés dans les jours à venir, "nous sommes dans une meilleure position en tant que communauté internationale que nous ne l'avons jamais été auparavant", a-t-elle estimé.
Des coalitions de travail extraordinaires entre les gouvernements, le secteur privé et les groupes de la société civile travaillent ensemble dans différents domaines. Un consensus scientifique et un accord extraordinaire sur les approches économiques à adopter pour réaliser une croissance faible en carbone et renforcer la résilience sont nécessaires de toute urgence, a-t-elle indiqué.
"Rien de tout cela ne serait aussi positif sans la position positive et pragmatique de la Chine", a souligné Mme Kyte.
Les accords respectifs de la Chine avec les Etats-Unis et la France ainsi que les discussions de la Chine avec d'autres grandes puissances envoient le message très clair que la Chine participe à la communauté internationale, a-t-elle indiqué.
Cela montre également que la Chine "comprend la nature extraordinaire de la voie difficile qu'elle devra emprunter à l'avenir et souhaite partager ses expériences", a-t-elle signalé.
Le 2 novembre, le président chinois Xi Jinping et son homologue français François Hollande ont publié une déclaration conjointe sur le changement climatique dans laquelle ils se sont engagés à promouvoir l'adoption d'un programme de travail lors du sommet de Paris sur le climat afin d'accélérer les efforts d'atténuation, d'adaptation et de soutien d'ici à 2020.
Ils ont appelé à améliorer la transparence du système afin de renforcer la confiance à l'égard du pacte de Paris et à trouver des moyens de contrôler les actions et le soutien de diverses parties.
En septembre, une déclaration conjointe de la Chine et des Etats-Unis avait réaffirmé l'engagement des deux pays à conclure un accord ambitieux reflétant le principe de responsabilités communes mais différenciées et de capacités respectives en 2015.