Dernière mise à jour à 13h34 le 17/12
Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés Antonio Guterres a souligné mercredi l'importance de comprendre les causes fondamentales qui poussent actuellement un grand nombre de personnes à fuir leur maison.
S'exprimant à l'ouverture du forum "Comprendre et combattre les causes des déplacements", un événement d'une durée de deux jours, M. Guterres a noté que le monde d'aujourd'hui se trouvait à un croisement, citant l'impact des conflits et des catastrophes naturelles sur le présent et l'avenir. Le Haut Commissaire a plaidé pour une approche allant au-delà des simples interventions d'urgence, a indiqué un porte-parole de l'ONU à la presse.
Le forum, le 8e dialogue annuel du Haut Commissaire sur les défis de protection, a rassemblé des gouvernements, des organisations internationales, des représentants de la société civile et de partenaires humanitaires et universitaires à Genève.
"Je considère ce dialogue comme une opportunité de prendre du recul et d'examiner les causes fondamentales telles qu'elles sont, c'est-à-dire des facteurs multiples, liés, qui se chevauchent, se renforcent et s'accumulent et finissent par pousser certaines personnes à quitter leur maison", a indiqué M. Guterres. "De toute évidence, nous ne pouvons pas combattre ces causes séparément, mais devons les examiner dans leur ensemble", a-t-il ajouté.
Le forum de cette année s'est ouvert dans un contexte international marqué par des conflits au Moyen-Orient et en Afrique ayant fait un nombre record de déplacés et des inondations et sécheresses au lourd bilan humain et matériel en Asie.
Le nombre de personnes déplacées par les conflits et la violence a atteint un niveau sans précédent depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, avec près de 60 millions de déplacés à la fin de 2014.
M. Guterres a souligné l'importance accrue d'établir une distinction entre les facteurs déclencheurs des déplacements et leurs causes fondamentales. Il a également souligné l'importance de renouveler l'engagement et l'action politiques afin de protéger les personnes déplacées de force et de trouver des solutions pour celles-ci, ainsi que de faire du développement durable, de la bonne gouvernance, de la primauté du droit et des droits de l'homme des priorités pour que personne n'ait besoin de se déplacer, a indiqué le porte-parole.
"L'action et la volonté politiques sont essentielles pour mettre fin aux conflits violents qui ont fait des dizaines de millions de déplacés et enrayer enfin la progression du réchauffement climatique", a déclaré le Haut Commissaire, avant d'ajouter que la coopération en matière de développement avait un rôle clé à jouer.
Mercredi, les gouvernements donateurs se sont engagés à verser près de 690 millions de dollars au Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) pour aider près de 60 millions de personnes déplacées de force ou apatrides dans le monde l'année prochaine, a indiqué le porte-parole.
Les besoins financiers du HCR pour l'année 2016 s'élèvent à 6,5 milliards de dollars, le plus gros budget jamais présenté en début d'année. Ce chiffre est également nettement supérieur aux 500 milliards de dollars de contributions promises à la même période l'année dernière, a-t-il précisé.
Hormis une petite contribution annuelle du budget ordinaire de l'ONU, les programmes du HCR sont entièrement financés par les contributions volontaires des gouvernements et donateurs privés, a-t-il ajouté.