Dernière mise à jour à 08h19 le 14/01
Dans son dernier discours sur l'état de l'Union mardi soir, le président américain Barack Obama a défendu sa politique étrangère en soulignant le rôle de "chef de file" que les Etats-Unis ont joué en employant avec sagesse leur puissance militaire et en mobilisant une vaste coalition afin de faire face aux défis mondiaux.
M. Obama répondait aux critiques des candidats républicains à la présidentielle, qui l'accusent de ne jamais répondre aux appels à déployer des troupes à l'étranger pour combattre l'Etat islamique (EI) au Moyen-Orient ou destituer le président syrien Bachar al-Assad afin de mettre un terme à la longue guerre civile syrienne.
Certains républicains ont également accusé M. Obama d'avoir refusé d'intensifier les frappes américaines contre l'EI en Syrie et dans le nord de l'Irak, permettant ainsi au groupe terroriste de continuer à menacer gravement la sécurité des pays occidentaux, y compris les Etats-Unis.
"Nous n'allons pas non plus occuper et reconstruire tous les pays qui sombrent dans des crises. Ce ne serait pas une attitude de chef de file : cela nous enliserait dans des bourbiers, ferait couler le sang d'Américains et gaspillerait nos ressources financières, ce qui, à terme, nous affaiblirait", a ajouté M. Obama, citant les enseignements tirés des guerres menées par les Etats-Unis au Vietnam et en Irak.
Le président américain a fait du retrait de toutes les troupes américaines d'Irak à la fin de l'année 2011 un objectif majeur de sa politique étrangère. Mais certains opposants ont déclaré que le retrait des forces américaines avait laissé un vide sécuritaire qui avait permis à l'EI de s'emparer d'une vaste partie du nord de l'Irak.
"Heureusement, il existe une approche plus intelligente, une stratégie patiente et disciplinée qui emploie tous les éléments qui font la puissance de notre nation", a déclaré M. Obama.
Le président a souligné que les Etats-Unis "mobiliseraient les membres de la communauté internationale pour qu'ils travaillent avec nous et feraient en sorte que les autres pays assument leur part de responsabilité" afin de résoudre les crises mondiales.
M. Obama a indiqué que cette stratégie, qu'il a employée avec le conflit syrien et l'accord historique sur le programme nucléaire iranien, avait permis d'éviter un possible conflit militaire au Moyen-Orient.
M. Obama a également mentionné l'accord historique sur la lutte contre le changement climatique conclu lors de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques à Paris à la fin de l'année 2015, la lutte contre l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest et la conclusion du Partenariat transpacifique.
"Le rôle de chef de file joué par les Etats-Unis au XXIe siècle n'est pas un choix entre ignorer le reste du monde et occuper et reconstruire les sociétés en difficulté", a-t-il déclaré.
Ce rôle vanté par M. Obama devrait s'appuyer sur une "utilisation éclairée de la puissance militaire et le ralliement de la communauté internationale aux causes justes", a-t-il expliqué, avant d'ajouter que sa force dépendrait de la capacité des Etats-Unis à montrer l'exemple.