La coalition internationale préparerait une offensive sur Raqqa, le fief de l’Etat islamique

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Selon des responsables arabes et occidentaux, la coalition dirigée par les États-Unis, qui lutte contre l'État islamique, a pour objectif de reprendre cette année la deuxième ville d'Irak, Mossoul, en collaboration avec les forces gouvernementales irakiennes, et de chasser les djihadistes de Raqqa, leur bastion et capitale de fait située dans le Nord de la Syrie. En cas de réussite, la coalition porterait sans aucun doute un coup majeur au califat auto-proclamé de l'Etat islamique en Irak et en Syrie.

La stratégie consiste à regagner le terrain au cœur de son soi-disant Etat transfrontalier, de prendre ses deux « capitales », et de détruire la confiance de ses combattants en sa possibilité de développer un califat sunnite et accueillant pour les djihadistes, ont précisé ces responsables, dont peu d'entre eux, on s'en doute, étaient prêts à prendre la parole sur un dossier d'une telle sensibilité stratégique. « Le plan vise à les frapper à Raqqa en Syrie et en Irak à Mossoul, pour écraser leurs capitales », a cependant déclaré un responsable irakien ayant connaissance du plan. « Je pense qu'il y a un peu de vitesse et d'urgence de la part de la coalition, de l'administration des Etats-Unis et de nous-même pour terminer cette année avec la reconquête de l'ensemble du territoire ».

« Les responsables irakiens disent que 2016 verra l'élimination de Daech et les Américains ont la même idée -finir le boulot. Ils pourront ainsi se retirer et (le président Barack) Obama aura laissé un héritage », a déclaré un diplomate à Bagdad, soulignant la partie irakienne de l'opération. « Le jour où Mossoul sera libérée, Daech sera vaincu », a-t-il ajouté. Pour l'heure, la guerre contre les insurgés djihadistes dans cette région troublée connait certes des hauts et des bas, mais il y a un sentiment palpable à Bagdad, celui que le vent a tourné contre l'Etat islamique.

L'Etat islamique est sous pression dans de nombreux autres fronts, en dehors de sa capacité à se déployer. L'effondrement des prix du pétrole a porté un coup sévère à ses revenus du pétrole de contrebande venant des champs syriens et irakiens capturés, et cela d'autant plusque la frontière turque est désormais aussi moins perméable. Les frappes aériennes de la coalition ont également récemment détruit un énorme stock de trésorerie provenant de pillages et d'enlèvements, de taxes et d'extorsion de fonds, contraignant l'organisation terroriste à réduire les salaires. Elle est aussi en train de perdre ses meilleurs cadres : selon le porte-parole de la coalition, le colonel Steve Warren, « à une moyenne d'un tous les deux jours », plus de 100 cadresde niveau moyen à élevéont été tués depuis le mois de mai. « Daech sera vaincu en Irak. La question n'est pas de savoir si, mais quand », a ajouté un autre diplomate occidental de haut rang en Irak.