Dernière mise à jour à 08h36 le 04/03
La France et le Royaume-Uni poursuivront leur coopération dans l'objectif d'une "réduction importante" du nombre de migrants présents à Calais, selon une déclaration conjointe sur les migrations publiées jeudi à l'issue du 34e sommet franco-britannique à Amiens, en présence de François Hollande et de David Cameron.
Reconnaissant qu'un "travail supplémentaire" dans chacun de ces domaines sera nécessaire cette année et s'appuyant sur les investissements financiers significatifs déjà consentis, le Royaume-Uni annonce ce jeudi 22 millions d'euros pour Calais en 2016.
Cet engagement financier renforcé qui sera géré par le comité franco-britannique des migrations, sera affecté aux infrastructures prioritaires de sécurité à Calais pour soutenir le travail des forces de l'ordre françaises, aux efforts entrepris pour déplacer les personnes depuis les camps vers des hébergements offerts ailleurs en France, à un appui additionnel pour la gestion de ces hébergements, ainsi qu'au travail conjoint d'éloignement des migrants qui "ne sont pas en besoin de protection vers leur pays d'origine", selon la déclaration conjointe sur les migrations.
Pour la sécurisation du port de Calais et du tunnel sous la Manche, le Royaume-Uni a contribué "à hauteur de 82 millions d'euros" à la sécurisation du port et du tunnel l'année dernière, notamment pour des clôtures et des infrastructures supplémentaires, des gardes de sécurité, des chiens et de la technologie de détection. De manière complémentaire, les autorités françaises ont déployé plus de 1300 policiers et gendarmes pour empêcher les intrusions et garantir la sécurité des personnes et des biens. Toutes ces actions ont renforcé la sécurité aux frontières dans le port et dans le tunnel face aux activités clandestines, entraînant une baisse significative des incursions sur site. La France et le Royaume-Uni poursuivront leurs efforts en 2016.
Le renforcement du travail conjoint des services d'enquêtes des deux pays a permis le démantèlement de 28 filières à Calais en 2015 (14 en 2014). Un centre de commandement et de contrôle commun a été mis en place à Calais. Deux magistrats de liaison britanniques ont été détachés en France, dont un spécialisé dans la lutte contre les réseaux criminels d'immigration à Calais.
Les services français et britanniques coopèrent activement en vue de l'éloignement de personnes en situation irrégulière qui ne relèvent pas de l'asile en mettant en commun leurs moyens (interprétariat, transport aérien) et en coopérant conjointement avec les États d'origine des migrants. Ainsi, en 2015, 1700 migrants ont été éloignés du territoire français depuis Calais.
Une attention particulière a été portée aux migrants qui déposent une demande d'asile en France et sont orientés vers un hébergement dédié ou acceptent de rejoindre un centre d'accueil et d'orientation dans une autre région, abandonnant ainsi leur projet de rejoindre irrégulièrement le Royaume-Uni. Le gouvernement français a mis à disposition plus de 2 000 places supplémentaires dans 102 centres d'accueil et d'orientation (CAO) situés sur l'ensemble du territoire français. 500 places sont disponibles dans ces centres et 500 places supplémentaires seront offertes dans les semaines qui viennent, selon la déclaration conjointe.
Le 34e sommet franco-britannique a lieu au moment où le gouvernement français a commencé à démanteler la zone sud du camp de migrants à Calais baptisé la "Jungle", dans un climat tendu.