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France/loi Travail : l'alliance de gauche échoue à déposer une motion de censure contre le gouvernement

Xinhua | 12.05.2016 08h21

L'alliance de gauche qui a annoncé mardi une motion de censure contre le gouvernement après l'usage du 49.3 pour faire passer le projet de loi Travail, n'a pas pu réunir les 58 signatures nécessaires. Mais les "frondeurs" socialistes opposés à ce projet de loi excluent de voter la motion de censure de la droite qui sera défendue jeudi à l'Assemblée nationale.

"Nous ne serons pas en mesure de déposer une motion de censure de gauche. On était bien 56, malheureusement pas 58 signataires, la liste complète sera publiée", a déclaré sur France Info, Laurent Baumel, député socialiste "frondeur".

Contrairement à leurs collègues communistes, les députés socialistes "frondeurs" écartent toute alliance avec la droite qui a réussi à déposer sa motion de censure contre le gouvernement.

"On n'a pas voulu voter la motion de censure de la droite, parce qu'on n'a pas voulu être dans une forme d'incohérence politique sur le fond", a fait savoir M. Baumel.

Pour Delphine Batho, également députée socialiste, voter la motion de censure de la droite aboutirait au résultat inverse des aspirations de ceux qui sont révoltés contre cette réforme : "C'est-à-dire à faire tomber le gouvernement et, à donner le pouvoir à la droite qui est contre la loi El khomri non pas parce que ça dérégule et précarise mais parce que ça ne dérégule pas assez et ça ne précarise pas assez", a défendu sur BFTV Mme Batho.

La députée socialiste fait ainsi allusion à la position de la droite qui réclame le texte initial de la loi Travail et dénonce les multiples corrections que le projet de loi a fait l'objet, alors que la gauche dénonce un projet de loi Travail qui remet en cause les acquis sociaux et plus favorable au patronat qu'aux salariés.

Malgré cette opposition idéologique, certains responsables de gauche comme le communiste André Chassaigne appellent à voter la motion de censure de la droite pour barrer la route au projet de loi Travail.

"Si la motion de censure de gauche avait pu être déposée, nous aurions évidemment voté pour ce texte et pas pour celui de la droite, mais aujourd'hui, le seul levier qui nous reste, c'est le vote de cette censure déposée par la droite. Ce qui ne veut pas dire que nous approuvons leur texte; nos positions sont diamétralement opposées", a expliqué André Chassaigne, président du groupe Gauche démocrate et républicaine de l'Assemblée nationale.

La motion de censure doit réunir la majorité absolue des suffrages des députés, soit 288 voix sur 574, pour être adoptée. Un nombre qui sera difficile à atteindre selon plusieurs observateurs, la droite étant minoritaire à l'Assemblée nationale.

Par ailleurs, les syndicats et organisations de jeunesse, qui manifestent depuis deux mois contre le projet de loi Travail, ont appelé à de nouvelles journées de manifestation les jeudi 12, mardi 17 et jeudi 19 mai, tout en dénonçant le recours à l'article 49 alinéa 3 de la Constitution pour faire passer le texte.

Le gouvernement a décidé mardi dernier de recourir à l'article 49 aliéna 3 de la Constitution pour l'adoption de ce projet de loi qui continue de diviser les députés à l'Assemblée nationale. "Parce que la réforme doit aboutir, parce que le pays doit avancer, parce que les relations sociales et les droits des salariés doivent progresser, le Conseil des ministres (extraordinaire) qui s'est réuni il y a un instant sous la présidence du président de la République m'a autorisé à engager la responsabilité du gouvernement", a justifié mardi dernier le Premier ministre Manuel Valls.

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
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