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Catastrophe de Fukushima : l'impact de Fukushima est sans précédent sur les océans

Xinhua | 24.05.2016 14h41

La contamination radioactive à Fukushima est sans précédent sur les océans, a déclaré un radiochimiste marin dans une récente interview avec Xinhua.

"Bien que globalement Tchernobyl a été une plus grande source de radioactivité, la plupart des émissions de Fukushima (plus de 80%) sont entrées dans l'océan, ce qui fut donc une source plus grande pour les océans", a indiqué Ken Buesseler, chercheur en radiochimie à l'Institut océanographique de Woods Hole (WHOI).

Le 11 mars 2011, un séisme de magnitude 9,0 -- un des plus puissants jamais enregistrés -- a frappé la côte est du Japon. Les tsunamis provoqués par le séisme ont gravement endommagé la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, causant la fuite de matériaux radioactifs (venant de quatre réacteurs sur six) dans l'atmosphère et l'océan.

Les équipes d'urgence ont utilisé de l'eau de mer pour refroidir les réacteurs endommagés de la centrale. A cause de sa position géographique, située le long de la côte, la plupart de l'eau utilisée s'est déversée dans le Pacifique, provoquant la plus grande fuite radioactive dans l'océan.

Quelques mois après l'accident, M. Buesseler a rassemblé une équipe de 17 chercheurs et scientifiques venant de huit institutions pour analyser les eaux autour de la centrale nucléaire.

Selon le scientifique, chaque source supplémentaire de radioactivité comporte un certain risque supplémentaire pour la santé, mais ces risques varient en fonction de nombreux facteurs, y compris la dose et à quels isotopes les gens sont exposés, ainsi que les sensibilités individuelles.

M. Buesseler a indiqué qu'il y a une préoccupation plus élevée pour les groupes de personnes les plus vulnérables, tels que les enfants. "Fukushima aura probablement des impacts à long terme sur la santé de ceux qui ont été le plus exposés", a-t-il ajouté.

Il a appelé à davantage d'efforts pour effectuer des évaluations environnementales et sanitaires de l'accident de Fukushima.

M. Buesseler s'est dit convaincu que la communication avec le public a été médiocre après l'accident de Fukushima. "Cela devrait être amélioré, afin que les gens sachent mieux comment évaluer les niveaux de contamination et ce que cela signifie pour la santé humaine", a-t-il souligné.

Il a appelé les groupes indépendants à s'engager dans ces évaluations, et a exprimé sa déception envers les agences fédérales américaines qui n'ont pas soutenu les études de l'océan au large du Japon ou des Etats-Unis. "Cela devrait être une étude international et un domaine d'études continues pour les décennies à venir", a déclaré le scientifique.

"Pour les polluants radioactifs dans l'océan en général, je pense qu'il devrait y avoir des programmes de suivi réguliers et des programmes de recherche afin que nous puissions mieux évaluer les accidents et les fuites antérieures, tels que ceux de Fukushima, de Tchernobyl, des essais d'armes nucléaires, et pour pouvoir informer le public sur (...) la manière dont cela affecte la santé publique", a-t-il conclu.

(Rédacteurs :Qian HE, Wei SHAN)
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