La Turquie déplace ses bases militaires hors des villes clé du pays pour réduire les risques de coup d'Etat

Le processus de délocalisation des bases militaires turques hors des grandes villes du pays, suite au coup d'Etat manqué, a commencé dans les casernes d'Ankara et d'Istanbul, a rapporté lundi la chaîne locale NTV.

Six camions transportant des véhicules militaires blindés, dont des chars, ont quitté la caserne militaire de Bastabya à Istanbul, et se sont dirigés vers Corlu et Besiktepe, dans la province de Tekirdag, dans la région de Marmara.

Des mesure de sécurité ont été prises par la police pendant le transport de ces véhicules.

La caserne de Bastabya, quartier général de la 66e Brigade d'infanterie mécanisée de l'armée de terre, était la première à être relocalisée hors d'Istanbul.

Dans la capitale, Ankara, la caserne des troupes blindées d'Etimesgut a également été relocalisée à Sereflikochisar, à 148 km au sud de la ville.

Le Premier ministre Binali Yildirim a annoncé au début du mois que toutes les casernes militaires utilisées par les putschistes du 15 juillet seraient déplacées hors des grands centres urbains. La base aérienne d'Akinci, un des bastions des putschistes, sera quant à elle fermée.

Les autorités turques ont l'intention d'achever la relocalisation des bases d'Ankara et d'Istanbul d'ici le 11 septembre.

Au cours de la tentative de coup d'Etat du 15 juillet, les putschistes ont réussi à mobiliser très rapidement leurs ressources militaires, qu'il s'agisse de chars, de chasseurs de combat ou de troupes terrestres, et ont cherché à s'emparer en priorité des infrastructures stratégiques des grandes villes.

Le ministre de la Défense Fikri Isik a déclaré que toutes les bases situées au centre-ville seraient délocalisées, et que leurs locaux seraient "ouverts au public".

La base aérienne d'Akinci sera convertie en un "parc de la démocratie", en guise d'hommage aux civils, soldats et policiers tués en résistant au coup d'Etat, ont annoncé un peu plus tôt les autorités.