Dernière mise à jour à 15h57 le 22/08
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Dimanche 21 août, près de 2 000 Chinois se sont réunis sur la place de l'Hôtel-de-ville d'Aubervilliers. Certains portaient des tee-shirts blancs tachetés de rouge où il était inscrit « Agression, qui sera le prochain ? ». A 14 heures, le cortège s'est mis en route, accompagné par un large dispositif policier. Un homme a hurlé : « Liberté ! Egalité ! Fraternité ! Et sécurité ! ».
Depuis l'agression de Zhang Chaolin le 7 août, décédé cinq jours après, la communauté asiatique à Aubervilliers n'en peut plus. Selon Le Parisien, entre janvier et août, le nombre d'agressions envers les Asiatiques – et plus particulièrement les Chinois – a été multiplié par trois.
« On a l'habitude de se taire, c'est dans notre culture. Mais cette fois il faut qu'on se fasse entendre», a déclaré Ha, un père de famille de 62 ans. Pour Olivier Wang, l'un des responsables de l'Association des jeunes Chinois de France, « il est nécessaire de mettre en place des actions concrètes pour lutter contre ces agressions ».
On trouve également dans le cortège des manifestants d'origine non-asiatique pour apporter leur soutien : « J'ai été témoin deux fois d'agressions qui visaient des Chinois à Aubervilliers. Ici, ça fait un moment que ça dure. Les gens doivent se dire qu'ils sont des cibles faciles parce qu'ils imaginent que les Chinois ont souvent du liquide sur eux. Je suis venue là pour les soutenir, pour qu'ils ne soient pas isolés et leur situation passée sous silence », a souligné une participante.
La maire d'Aubervilliers, Mériem Derkaoui, a indiqué : « C'est bien qu'ils montrent qu'ils sont capables de donner de la voix. Il faut que le ministère de l'Intérieur se saisisse du problème, qu'il y ait des renforts de policiers à Aubervilliers. » En 2016, 105 plaintes ont été enregistrées au commissariat de la ville, contre une trentaine en 2015 selon la maire.
Pour Wang Rui, un membre du comité de soutien à la famille de la victime, les Asiatiques sont autant victimes de la violence que des préjugés. La discrimination dont les Chinois font l'objet devrait pousser les représentants de la communauté à demander davantage de protection.
« Un sentiment d'insécurité grandit au sein de la communauté chinoise en France depuis environ cinq ans. Il est également ressenti très fortement par les touristes chinois », a indiqué Wansheng Chi, le président de l'association des Chinois résidant en France, selon Le Parisien.
La préfecture de Seine-Saint-Denis a annoncé une première série de mesures à l'issue de la réunion avec les associations, selon Le Parisien. Par exemple, l'extension de la vidéoprotection à Aubervilliers, une réunion sur place en septembre avec le commissariat et les associations, et le cofinancement d'actions pour « faire connaître et impliquer la communauté ».