Dernière mise à jour à 08h28 le 09/09
L'état d'urgence, les lois antiterroristes et la loi sur le renseignement ont permis de déjouer plusieurs projets d'attentats, de démanteler des filières, a déclaré jeudi le président français, François Hollande, lors d'un colloque sur "la démocratie face au terrorisme".
"La menace reste certes élevée mais, au terme de la lutte, la démocratie qui est la cible du terrorisme, triomphera", a dit le président français, tout en indiquant que la lutte contre le fanatisme, en démocratie doit se faire dans le respect de la loi.
Selon lui, la lutte contre le terrorisme est loin d'être finie, car bien qu'ils reculent en Syrie et en Irak, les terroristes s'installent sur d'autres terrains comme en Afrique et en Asie.
"Le combat, il sera long, éprouvant, difficile, parce qu'il vient de loin", a-t-il prévenu. Cette guerre d'un nouveau genre lance un défi planétaire à la démocratie et c'est pourquoi, poursuit M. Hollande, la France s'est engagée au "loin comme ici".
Laisser les terroristes bâtir leur puissance là-bas, c'est renforcer leur influence ici, a estimé le président français. "Alors, rassure-t-il la France poursuivra obstinément ce combat. Elle a pour elle la vaillance de ses soldats, le courage de ses policiers, de ses gendarmes et plus largement de tous ceux qui contribuent à notre sécurité".
Pour François Hollande, l'islamisme radical s'attaque à la France parce qu'elle a choisi des principes de liberté, d'égalité entre homme et femme et de fraternité. "Voilà pourquoi nous sommes attaqués, voilà pourquoi nous devons répondre", a-t-il indiqué.
Et pour répondre, le président français souligne qu'il n'y a que deux voies pour les démocraties : La première, c'est l'état d'exception. "C'est de considérer que puisque nous sommes en guerre il faudrait suspendre l'État de droit aussi longtemps que la menace perdurera", a rappelé M. Hollande.
L'autre voie qui est pour lui, "la seule qui vaille, la seule qui soit efficace", est celle de l'État de droit. "C'est le choix que j'ai fait au nom de la France dans un quinquennat qui a été éprouvé par tant d'attentats, avant même que je n'accède aux responsabilités jusqu'à ces derniers jours où les tentatives sont là", a dit le président français tout en critiquant ceux qui prônent l'état d'exception.
François Hollande rappelle ainsi avoir fait en sorte d'agir et de répondre avec le droit, le droit international. "Quand nos forces interviennent c'est dans le cadre des Nations Unies, où nous ne menons aucune opération de guerre préventive contre une menace présumée, nous agissons en légitime défense pour détruire les bases où sont conçues et commanditées des attaques contre notre pays", a-t-il expliqué.
A l'intérieur, également c'est avec les lois françaises, conformément aux règles constitutionnelles, que les djihadistes sont traqués, que les réseaux criminels sont démantelés et que la lutte contre la radicalisation et l'endoctrinement se poursuit, a rassuré M. Hollande.
Il renseigne qu'en quatre ans, trois lois antiterroristes ont été votées, et une loi sur les renseignements permettant de condamner les actes commis à l'étranger par les djihadistes français, de renforcer la répression de l'apologie du terrorisme, notamment sur Internet.
Mais également de donner aux juges et aux procureurs de nouveaux moyens d'investigation, d'accroitre les moyens de lutte contre le financement du terrorisme, de durcir les peines pour les auteurs de crime terroriste.
François Hollande a aussi insisté sur la nécessité de la cohésion, faisant ainsi allusion aux sujets sensibles comme le burkini qui continue de faire polémique en France.
"De même que je refuse l'État d'exception, je me bats contre l'État d'exclusion (...) La cohésion, ce n'est pas l'uniformité ou l'unanimité, la cohésion ne demande pas l'effacement des différences, ni même des différents, mais elle exige de la mesure pour se garder de la provocation qui attise et de la stigmatisation qui blesse", a-t-il indiqué.
Selon lui la laïcité, c'est un ensemble de règles de droit qui organise la vie dans la République, c'est avant tout un principe de neutralité qui s'impose à l'Etat, mais aussi aux citoyens qui doivent la respecter.
Et l'islam peut s'accommoder de la laïcité, comme l'ont fait avant lui le catholicisme, les religions réformées, le judaïsme. Et, ''tant que je suis Président de la République, il n'y aura pas de législation de circonstance, aussi inapplicable qu'inconstitutionnelle'', a insisté le président français.