Dernière mise à jour à 13h37 le 22/09
Le nombre de réfugiés et de migrants ayant atteint les côtes européennes depuis le début de l'année a dépassé la barre des 300.000, a indiqué le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), qui réclame des voies d'admission pour les réfugiés et une réinstallation rapide hors d'Italie et de Grèce.
"Ce chiffre est considérablement inférieur aux 520.000 arrivées maritimes enregistrées au cours des neuf premiers mois de 2015, mais il est supérieur aux 216.054 arrivées enregistrées sur toute l'année 2014", a précisé un porte-parole du HCR, William Spindler, lors d'une conférence de presse mardi à Genève.
Un examen plus précis des deux principaux pays d'arrivée, la Grèce et l'Italie, révèle des différences importantes. Les arrivées en Italie cette année suivent la même tendance que l'année dernière, 130.411 réfugiés et migrants étant entrés en 2016, comparés aux 132.071 arrivées au cours des neuf premiers mois de l'année dernière.
En revanche, il y a eu une forte baisse des arrivées en Grèce, passées de 67.415 en janvier à environ 2.000 à ce jour en septembre, ce qui conduit à un total de 165.750 cette année, soit une diminution de 57% par rapport aux 385.069 arrivées enregistrées dans le pays au cours des neuf premiers mois de l'année dernière.
Les principales nationalités qui arrivent en Grèce (Syrie 48%, Afghanistan 25%, Irak 15%, Pakistan 4% et Iran 3%) sont également différentes de celles qui atteignent l'Italie (Nigéria 20%, Erythrée 12%, Gambie/Guinée/Soudan/Côte d'Ivoire 7% chacun). Pour l'ensemble de la Méditerranée, cinq nationalités représentent 68% de toutes les arrivées (Syrie 30%, Afghanistan 16%, Iral 10%, Nigeria 7%, Erythrée 5%).
Bien que le nombre de traversées cette année soit plus bas qu'au cours de la même période l'année dernière, le nombre de personnes décédées ou portées disparues jusqu'à présent (3.211) n'est inférieur que de 15% au nombre total de victimes pendant toute l'année 2015 (3.771).
"A ce rythme, 2016 sera l'année la plus meurtrière jamais connue en mer Méditerranée", a dit le porte-parole du HCR.
"Cette situation souligne l'urgente nécessité pour les Etats de renforcer les voies d'admission pour les réfugiés comme, par exemple, la réinstallation, le parrainage privé, la réunification familiale et les bourses d'études afin que les réfugiés ne soient pas obligés d'avoir recours à des passeurs et d'entreprendre de dangereux périples", a-t-il ajouté. "Dans le même temps, le plan adopté il y a un an par l'Union européenne (UE) et les Etats membres visant à réinstaller 160.000 demandeurs d'asile principalement à partir de la Grèce et de l'Italie vers les autres pays européens doit être complètement mis en œuvre."