Dernière mise à jour à 08h02 le 17/10
A l'heure où une reprise forte et durable peine à se faire sentir dans le monde, les pays des BRICS doivent plus que jamais serrer les rangs et aider l'économie de la planète à sortir de l'ornière, tout comme il l'avaient fait après la crise financière de 2008.
Les dirigeants du bloc regroupant le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud vont se retrouver ce week-end à Cavelossim dans l'Etat indien de Goa (sud-ouest) pour leur sommet annuel. Ils devraient discuter à cette occasion d'un approfondissement de leur coopération et essayer de trouver des solutions pour remédier à une croissance économique mondiale atone.
Au cours des huit dernières années ayant suivi la pire crise financière de l'après-guerre, ce groupe des principales économies émergentes a apporté une contribution indéniable à la croissance mondiale et permis que la planète survive à une forte récession.
Aujourd'hui, dans une conjoncture économique et commerciale très difficile, les BRICS naviguent dans des eaux agitées.
Voilà même que l'on commence à parler en Occident de la mort des BRICS, certains estimant que la fête est déjà bientôt finie. En réalité, ces pays en développement continuent d'impulser un élan majeur à la croissance économique planétaire, mais sont aussi des partisans déterminés d'une réforme de la gouvernance mondiale et d'un développement inclusif.
Au sein de ce groupe, l'Inde et la Chine continuent d'enregistrer des taux de croissance raisonnablement élevés et ont tout à fait le potentiel pour maintenir cette dynamique dans un avenir proche.
Le Brésil et la Russie, deux nations qui combattent énergiquement la récession domestique, montrent des signes de reprise. Quant à l'économie sud-africaine, la deuxième du continent, elle a rebondi au deuxième semestre, dissipant les craintes d'une contraction.
Les sentiments protectionnistes et anti-mondialisation se propagent rapidement dans le monde et ont quelque peu obscurci les perspectives de l'économie mondiale. Le Fonds monétaire international (FMI) a abaissé ses prévisions de croissance pour 2016 à 3,1%, soit le taux le plus bas depuis la crise de 2008.
Pour les BRICS, le mieux à faire aujourd'hui est d'aider l'économie mondiale à retrouver le chemin vers une croissance plus soutenue et dynamique. Cela veut dire renforcer l'unité du bloc et entretenir un partenariat économique et commercial davantage resserré. La proposition par Beijing d'une zone de libre-échange entre les cinq pays pourrait représenter un pas dans cette direction.
Les BRICS devraient également continuer d'exercer leur responsabilité en vue de réformer des institutions financières internationales majeures telles que le FMI et la Banque mondiale, où les pays émergents sont toujours nettement sous-représentés.
Depuis sa création, ce bloc a essayé d'instaurer des règles de jeu équitables, où les pays émergents et les pays développés peuvent se partager les bénéfices d'une croissance économique mondiale solide et grandissante. Contrairement à ce que certains cassandres prédisent, les BRICS n'entendent pas se replier sur eux-même aux dépens des autres.
A Goa, il faudra que les pays émergents saisissent l'opportunité de faire preuve d'esprit de responsabilité au profit d'une économie mondiale convalescente.