Dernière mise à jour à 09h23 le 03/11
Les gouvernements de la France et du Royaume-Uni "ne se sont pas montrés à la hauteur de leurs obligations" en vertu de la Convention relative aux droits de l'enfant dans la façon dont ils ont géré la situation des enfants migrants vivant dans le camp de Calais, a déploré mercredi le Comité des Nations Unies sur les droits de l'enfant (CRC) dans un communiqué.
"Les événements de la semaine dernière ont montré clairement que des considérations politiques et autres ont prévalu sur les promesses initialement faites par les deux gouvernements selon lesquels la situation des enfants non accompagnés serait leur priorité", a regretté le CRC en constatant que "peu de cas a été fait en réalité de l'intérêt supérieur de ces enfants".
Le comité a critiqué le fait que les "échecs" dans la gestion de la situation des enfants de Calais "ne sont pas des événements isolés, mais le résultat d'un système de migration lacunaire basé sur des politiques qui se sont développées et ont été mises en oeuvre sans prendre en considération les droits de l'enfant".
Pour lui, "les désaccords entre les gouvernements français et britannique sur la question de savoir lequel de ces pays avait le devoir d'assumer la responsabilité de la majorité de ces enfants ont mené à des violations des droits de ces enfants".
Aussi, le CRC appelle les deux pays à résoudre "de toute urgence" la situation des enfants non accompagnés qui ont été contraints de se réfugier dans des conteneurs désaffectés d'expédition ou de dormir dehors, suite de la destruction du camp de fortune de "la Jungle".
Néanmoins, le comité onusien salue l'annonce faite par les autorités françaises que ces enfants sont actuellement déplacés vers des centres dédiés en vue de la prise de décisions quant à leur avenir, tout en demandant que "cela soit fait le plus rapidement possible et d'une manière respectueuse de leurs droits "afin d'éviter que davantage de dommages irréparables leur soient faits".
Depuis le début du démantèlement complet de la "Jungle" le 24 octobre, près de 1.500 mineurs isolés étaient hébergés dans un centre d'accueil provisoire. Leur prise en charge repose en partie sur la collaboration franco-britannique, ainsi que l'avait indiqué le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.
Selon la préfecture du Pas-de-Calais, l'évacuation des mineurs isolés de la "Jungle" a pris fin mercredi en fin de journée comme prévu.