Dernière mise à jour à 09h43 le 10/11
L'annonce de la victoire du candidat républicain des Etats-Unis Donald Trump suscite ce mercredi plus d'interrogations que de joie, de la part des autorités et responsables politiques français, à l'exception du Front national (FN) qui jubile.
Le président français François Hollande a félicité au sortir du Conseil des ministres le nouveau président des Etats-Unis, tout en annonçant une "période d' incertitude".
"Cette élection américaine ouvre une période d'incertitude, et je dois l'aborder avec lucidité et clarté", a-t-il déclaré. Selon M. Hollande, les Etats-Unis constituent un partenaire de tout premier plan pour la France et, "ce qui est en jeu ce sont la paix, la lutte contre le terrorisme, la situation au Moyen-Orient, les relations économiques" etc.
Des sujets sur lesquels le président français a promis d'engager "sans tarder" une discussion avec la nouvelle administration américaine. Mais "je le ferai avec vigilance et franchise car certaines positions prises par Donald Trump durant la campagne américaine doivent être confrontées aux valeurs et aux intérêts que nous partageons avec les USA", a précisé M. Hollande.
Le président français a également indiqué que la France poursuivra la coopération transatlantique "sans concession et en toute indépendance". Et que ce nouveau contexte provoqué par l'élection américaine "exige plus que jamais que la France soit forte et qu'elle prenne ses responsabilités partout dans le monde".
A droite, la réaction des deux candidats favoris de la primaire, Alain Juppé et Nicolas Sarkozy n'a pas tardé. Le premier a déclaré dans un communiqué avoir pris acte de la décision souveraine du peuple américain. Et Alain Juppé d'indiquer à l'attention de Donald Trump que "le monde a besoin d'une démocratie américaine apaisée et qui contribue à l'équilibre du monde, aujourd'hui gravement menacé".
Il appartient désormais à M. Trump de définir les grandes lignes de sa politique internationale et les axes de son dialogue avec la France et l'Europe, a ajouté M. Juppé.
L'ancien Premier ministre et maire de Bordeaux a également appelé la France et l'Europe à se mettre en situation de défendre leurs intérêts dans leur dialogue avec l'administration américaine.
Quant à l'ancien président Nicolas Sarkozy, il estime qu'à l'instar du choix du Brexit par les Britanniques, le message du peuple américain exprime une volonté de changement, "le refus d'une pensée unique qui interdit tout débat sur les dangers qui menacent notre nation".
"Cette pensée unique qui ne voit pas l'exigence des peuples quant à la maîtrise de l'immigration et au respect des frontières. La démocratie c'est l'écoute des peuples, le peuple américain a parlé, sachons nous aussi en tirer maintenant toutes les conséquences", a déclaré M. Sarkozy dans une allocution diffusée sur facebook.
La gauche non plus n'est pas très enthousiaste de la victoire de M. Trump et, le premier secrétaire du Parti socialiste Jean-Christoph Cambadélis prévient dès à présent la gauche qui a du mal à s'unir en vue de l'élection présidentielle française de 2017. "La Gauche est prévenue ! Continuons nos enfantillages irresponsables et ça sera Marine Le pen", a tweeté, M. Cambadélis.
Pour Jean-Luc Mélenchon, coordonnateur du Front de Gauche et candidat à la présidentielle, regrette Bernie Sanders qui aurait gagné devant Donald Trump. "Sanders aurait gagné. Les primaires ont été une machine à museler l'énergie populaire. Maintenant vite descendre du train fou atlantiste", a tweeté M. Mélenchon.
Mais contrairement aux responsables politiques de droite et de gauche, partagés entre interrogations et inquiétudes, le Front national jubile depuis l'annonce de la victoire de Donald Trump."Félicitations au nouveau président des Etats-Unis Donald Trump et au peuple américain libre ! ", a écrit très tôt sur compte Marine Le pen, présidente du FN, que plusieurs sondages annoncent déjà au second tour de la présidentielle de 2017.
Son vice-président, Florian phillipot s'est également réjoui de cette victoire de M. Trump, synonyme de la montée du populisme, en indiquant sur son compte : "Leur monde s'effondre. Le notre se construit".
L'ambassadrice des Etats-Unis en France, Jane Hartley, invitée du 13h ce mercredi de TF1 a rassuré ceux qui craignent un changement profond de la politique étrangère américaine avec l'arrivée de M. Trump.
"Je pense que les fondamentaux de la politique américaine ne changeront pas, surtout concernant la France. Sur la base de mes conversations avec beaucoup de républicains, notamment les sénateurs à Washington, je ne vois pas de changement car la France est un partenaire est un allié trop importante pour nous", a déclaré Mme Hartley sur TF1.