Crash du Tu-154 russe : la principale boîte noire retrouvée

Les recherches pour retrouver l'épave de l'avion militaire russe de type Tu-154 qui s'est abîmé dimanche en mer Noire continuent, alors que les enquêteurs ont exclu la possibilité d'une attaque terroriste.

L'appareil, en route vers la base aérienne russe de Hmeimim, dans la ville syrienne de Lattaquié, a plongé dans la mer Noire deux minutes après son décollage d'un aérodrome de la station balnéaire de Sotchi dimanche à 05H40, heure de Moscou (02H40 GMT), tuant les 92 personnes à bord.

Plus de 3.500 personnes, 45 bateaux, 12 avions, 10 hélicoptères, trois drones et plusieurs véhicules submersibles en eaux profondes participent actuellement aux opérations de recherche et de secours.

Jusqu'ici, une des boîtes noires, 12 corps et 156 fragments de l'appareil ont été récupérés et envoyés à Moscou pour identification, a indiqué le ministère russe de la Défense.

A une distance de 1.700 mètres de la côte et à une profondeur d'environ 30 mètres, des pièces de l'appareil ont également été retrouvées, dont des parties du fuselage, des moteurs, ainsi que divers mécanismes et unités, a précisé le communiqué, ajoutant que les débris ont été délivrés aux enquêteurs.

La recherche de la seconde boîte noire de l'avion s'avère difficile, cet appareil n'ayant pas été équipé de système de radio-signalisation lors de sa construction en 1983, et les courants forts et les eaux profondes compliquent encore davantage cette tâche.

La seconde boîte noire pourrait être intacte, car l'aileron où elle est installée est normalement la partie la moins susceptible d'être endommagée dans un accident d'avion, a rapporté l'agence de presse Interfax, citant Viktor Bondarev, commandant en chef des Forces aérospatiales russes.

La possibilité d'une attaque terroriste a été exclue par les autorités russes.

Le Service fédéral de sécurité russe (FSB) a déclaré n'avoir trouvé "aucune indication ni fait montrant la possibilité d'une attaque terroriste ou d'un acte de sabotage à bord de l'avion".

L'appareil avait été placé sous stricte supervision, a indiqué le FSB, ajoutant que le pilote en chef et le mécanicien de bord avaient personnellement supervisé le ravitaillement, et que seulement deux responsables du FSB étaient montés à bord de l'avion lors de son escale à Sotchi.

L'enquête est actuellement orientée vers quatre possibilités : une erreur du pilote, une mauvaise qualité du carburant, une objet étranger bloqué dans le moteur, ou une faute technique, selon le FSB.

Les causes exactes restent à être déterminées par les enquêteurs et une commission spéciale du ministère russe de la Défense, alors que le président russe Vladimir Poutine a promis une enquête profonde sur cet incident.

Au total, 92 personnes, dont 84 passagers et huit membres d'équipage, étaient à bord de l'avion. Parmi les victimes se trouvaient 64 membres de l'Ensemble Alexandrov, formation des Choeurs de l'Armée rouge, ainsi que neuf journalistes, qui se rendaient à la base aérienne russe de Hmeimim pour préparer les festivités du Nouvel An.