Dernière mise à jour à 15h06 le 07/01
La Russie a annoncé vendredi qu'elle retirait son porte-avions et d'autres navires de guerre des eaux au large de la Syrie, suite aux ordres du Président Vladimir Poutine de réduire ses forces à l'heure où il se présente comme pacificateur de ce pays du Moyen-Orient. Le soutien militaire de la Russie a changé le cours de la guerre civile de 6 ans en faveur du gouvernement du président syrien Bachar el-Assad, renforçant ses forces avec des attaques de missiles à longue portée et des frappes aériennes précises, des conseillers militaires et une base navale renforcée sur les côtes méditerranéenne.
On ne sait pas jusqu'où Moscou souhaite retirer ses forces. Néanmoins, Vladimir Poutine a déclaré que la Russie continuerait à lutter contre le « terrorisme international en Syrie » et à soutenir l'armée du Président syrien, une indication que la Russie n'a pas l'intention de partir complètement. Il n'en reste pas moins que ce retrait, fût-il partiel, est une preuve de confiance après la victoire décisive du mois dernier de Bachar el-Assad et ses alliés sur les rebelles dans la ville du Nord d'Alep. Il y a une semaine, la Russie a également aidé à négocier un cessez-le-feu avec la Turquie, qui soutient l'opposition, ouvrant la voie à de nouveaux pourparlers de paix, cette fois au Kazakhstan, un allié de Moscou.
« Les succès des forces armées syriennes dans la libération d'Alep ont créé les conditions nécessaires au règlement pacifique du conflit », a déclaré le général de l'état-major général russe, le général Valéry Gerasimov. « Je suis convaincu que ce sera la base du règlement politique du conflit ». Les premières forces à partir, a-t-il dit, seront le porte-avions Amiral Kouznetsov, qui a été déployé en novembre au plus fort de l'offensive d'Alep et d'autres navires d'accompagnement. Moscou a commencé son intervention militaire en faveur de Bachar el-Assad en septembre 2015. La Russie avait déjà annoncé une réduction de ses forces en mars 2016, lors d'un bref cessez-le-feu entre les deux pays et le lancement des pourparlers de paix à Genève. Quelques unités aériennes avaient été retirées, mais la trêve s'était rapidement effondrée, les pourparlers de paix n'avaient abouti à rien, amenant Moscou a jeter de nouveau dans la bataille des forces militaires pour soutenir le gouvernement syrien.
À l'époque, les États-Unis estimaient qu'il y avait entre 3 000 et 6 000 militaires russes en Syrie, un nombre qui aurait probablement augmenté avant l'offensive d'Alep. Des semaines de frappes aériennes intenses et un siège resserré sur Alep ont provoqué le démembrement des défenses rebelles, qui ont été forcées d'évacuer finalement une petite enclave de la ville qu'ils contrôlaient depuis 2012. Le gouvernement a déclaré le 22 décembre qu'il avait le contrôle total de la ville. La reprise d'Alep par les troupes syriennes et le cessez-le-feu subséquent rendent les forces russes moins essentielles pour Bachar el-Assad à ce moment de la guerre. Les rebelles sont maintenant principalement concentrés dans la province d'Idlib, un bastion au Nord, à la frontière avec la Turquie. Ils sont également présents autour de la capitale, Damas, où le gouvernement et les forces qui lui sont alliées concentrent leurs efforts. Les groupes d'opposition affirment que les combats qui y sont organisés violent le cessez-le-feu et menacent les pourparlers de paix.
Le cessez-le-feu est destiné à ouvrir la voie à des négociations à Astana, capitale du Kazakhstan, plus tard ce mois-ci. Cette réunion pourrait donner un nouvel élan aux entretiens organisés sous l'égide des Nations-Unies entre les parties belligérantes en Syrie. La trêve, cependant, ne comprend pas les zones contrôlées par le groupe de l'Etat islamique.