Dernière mise à jour à 16h56 le 06/01
En janvier 2015, un incendie ayant ravagé la plus grande bibliothèque universitaire en Russie avait endommagé plus d'un million de documents historiques. Certains médias avaient qualifié cet accident d'un «Tchernobyl culturel» pour le monde scientifique.
Ce genre de drame pourra être évité à l'avenir grâce à un nouveau papier résistant au feu, une technologie développée par des scientifiques de l'Institut de céramique de Shanghai affilié à l'Académie chinoise des sciences.
Zhu Yingjie et son équipe ont innové le papier ignifuge avec l'hydroxyapatite, un constituant inorganique de l'émail dentaire et de l'os, résistant à la fois au feu et à l'eau.
L'étude a été publiée sur ACS Applied Materials & Interfaces, une revue scientifique de l'American Chemical Society.
«Traditionnellement, le papier fait de fibres végétales, peut être facilement fondu avec un liquide. Dans les recherches précédentes, Il était difficile d'obtenir en même temps une matière ignifuge et hydrophobe», a expliqué Zhu.
En 2013, un de ses étudiants en doctorat préparant des nanofils d'hydroxyapatite pour filtrer de l'eau, a alors constaté la présence d'un film au lieu d'une poudre d'hydroxyapatite sur le papier filtre.
Cette découverte a inspiré Zhu Yingjie, qui a effectué depuis plusieurs expériences pour améliorer les propriétés physiques du matériau.
«La fabrication traditionnelle du papier nécessite de grande quantité de bois et détruit l'environnement. Les nanofils d'hydroxyapatite sont la solution idéale dans ce secteur», a-t-il indiqué.
Le document récemment publié montre que la chimie inorganique se comportant comme du papier est caractérisé par une stabilité thermique et une bonne résistance à l'usure mécanique, selon un arbitre anonyme des pairs examinateurs de l'ACS Applied Materials & Interfaces.