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France : Benoît Hamon et Manuel Valls qualifiés pour le second tour

Xinhua | 24.01.2017 08h22

Le député et ancien ministre de l'Education Benoît Hamon est arrivé en tête au premier tour de la primaire de la gauche française avec 35,21% des voix, suivi de l'ancien Premier ministre Manuel Valls, qui a obtenu 31,56% des suffrages, selon les résultats provisoires annoncés par la Haute autorité de la primaire.

"Sur 3.090 bureaux de vote dépouillés, soit plus d'un tiers des bureaux, Benoît Hamon a obtenu 35,21% des voix, Manuel Valls, 31,56%, Arnaud Montebourg, 18,70%, Vincent Peillon, 6,48%, François de Rugy, 3,49%, Sylvia Pinel, 2,1%, et Jean-Luc Bennahmias, 1,6%", a annoncé dimanche soir le président de la Haute autorité, Thomas Clay.

Le second tour opposera ainsi deux socialistes qui ont des visions très différentes, l'un jugé "très à droite" (Manuel Valls), l'autre fidèle aux idéaux de la gauche (Benoît Hamon), ce qui explique son départ du gouvernement en 2014 et son opposition farouche et permanente à l'Assemblée nationale aux projets de loi de M. Valls, notamment la fameuse loi Travail.

Les électeurs de gauche auront donc à choisir dimanche prochain entre Manuel Valls, qui incarne et assume le bilan du quinquennat de François Hollande, et Benoît Hamon, qui a toujours combattu les politiques sociales du gouvernement Valls, qu'il qualifie de "libérales".

L'ancien Premier ministre Manuel Valls donne déjà le ton dans son discours de remerciement à ses militants. "Je suis heureux de me retrouver face à Benoît Hamon, car une nouvelle campagne commence dès ce soir et un choix très clair se présente désormais à nous : le choix entre la défaite assurée et la victoire possible à la présidentielle, le choix entre les promesses irréalisables et une gauche crédible qui assume ses responsabilités", a-t-il déclaré.

M. Valls a également souligné une de leurs différences majeures sur la notion du travail et la conception du modèle social. "Je veux une société du travail qui fait plus d'emploi, je ne crois pas à une fin du travail qu'il faudrait compenser par une nouvelle allocation au coût exorbitant impliquant d'augmenter massivement les impôts", a déclaré l'ancien Premier ministre, faisant allusion au revenu universel d'existence que propose M. Hamon.

Pour M. Hamon, le choix des électeurs est un message d'espoir, une envie d'écrire une nouvelle page de l'histoire de la gauche et d'en finir avec "les vieilles recettes, la vieille politique et toutes ces vieilles solutions qui ne marchent plus". "Je veux dire à Manuel Valls que je suis très heureux de poursuivre une semaine supplémentaire de débat avec lui : son projet de société contre mon projet de société", a-t-il déclaré.

Le député socialiste a souligné que la question sociale est sa priorité, car le travail se transforme grâce à la révolution numérique. "Aujourd'hui, vouloir la société du travail, c'est d'abord donner les moyens à ceux qui ont un travail pénible de pouvoir négocier avec leur employeur, être en capacité de changer le rapport de force, de réduire leur temps de travail. C'est le sens du revenu universel d'existence que je défends", a-t-il expliqué.

L'ancien ministre de l'Economie Arnaud Montebourg, qui est arrivé en troisième position avec 18,70%, a appelé ses militants à voter pour Benoît Hamon au second tour. M. Montebourg, qui représente également l'aile gauche du parti socialiste, explique le choix des électeurs comme une sanction contre les "politiques d'austérité et de dérive libérale" du gouvernement incarné par M. Valls.

"Entre cinq à six électeurs sur dix de la primaire ont voulu que la gauche retrouve le chemin de la gauche et interrompe sa dérive. Ils ont soutenu par leur vote une stratégie claire de sortie de crise, de relance économique et écologique, la reconstruction, la réinvention de notre modèle social", a déclaré M. Montebourg, tout en rappelant avoir combattu ensemble avec M. Hamon ces politiques "sociales libérales" au sein du gouvernement.

Contrairement à la primaire de la gauche de 2011, qui avait mobilisé près de 2,7 millions de personnes au premier tour, le scrutin de ce dimanche à attiré moins de deux millions de votants, selon la Haute autorité. Le second tour, qui opposera Benoît Hamon à Manuel Valls, est prévu pour dimanche prochain.

(Rédacteurs :Qian HE, Wei SHAN)
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