Dernière mise à jour à 13h55 le 15/03
Un rapport de l'Organisation des Nations Unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) publié mardi par l'ONU souligne une hausse du surpoids, de l'obésité et des maladies en Europe et en Asie centrale liée aux nouvelles formes de malnutrition que connaissent ces régions.
La croissance économique et la hausse des revenus par habitant ont mis un terme à la faim en Europe et en Asie centrale. Si les pays de ces régions deviennent pourtant plus riches, l'évolution des modèles de consommation fait place à d'autres menaces pour la santé humaine.
Intitulé "Aperçu régional de l'insécurité alimentaire: Europe et Asie centrale", le nouveau rapport de la FAO décrit une "transition de l'insécurité alimentaire" d'une période de sous-alimentation et de carences en micronutriments à une période où le pays doit faire face à des maladies dégénératives dues à une nourriture plus riche en graisse, en sucre, en viande, en produits laitiers et en aliments transformés. Cette transition s'accompagne souvent d'un mode de vie plus sédentaire.
"La structure des régimes évolue avec la hausse des revenus", a indiqué M. David Sedik, Economiste à la FAO et auteur du rapport, "Nous découvrons que la portion totale de calories dérivées des édulcorants, des huiles végétales et des produits animaux est en hausse, tandis que celle dérivée des céréales est en baisse. Il s'agit de nuances importantes mais la tendance générale est claire".
Cela signifie que les problèmes de sous-alimentation ont été réglés dans la région, ce qui constitue une réussite étonnante. Seulement 7% de la population en Europe et en Asie centrale vit dans des pays où les principaux problèmes de nutrition sont liés à la sous-alimentation et aux carences en micronutriments.
Néanmoins, la malnutrition causée par des carences en micronutriments tels que le fer, la vitamine A et le zinc, ainsi que les problèmes de suralimentation, avec le surpoids et l'obésité, est toujours d'actualité et a augmenté. Aujourd'hui, 13% de la population de la région vit dans des pays souffrant du "triple fardeau", soit des trois problèmes liés à la nutrition, notamment la sous-alimentation, les carences en micronutriments et la suralimentation. De manière plus préoccupante, 57% de la population de la région vit dans des pays où la suralimentation est le principal problème lié à la nutrition.
"Alors que davantage de pays passent dans la catégorie du triple fardeau, les dépenses de santé devront augmenter rapidement et de manière conséquente pour faire face aux coûts plus élevés associés au diabète, aux maladies cardiaques et aux autres maladies non transmissibles qui y sont liées", a souligné M. Sedik.
Face à ces nouvelles formes de malnutrition, le rapport de la FAO formule plusieurs recommandations. La fortification alimentaire est ainsi proposée comme une politique alternative pour les pays faisant partie du groupe affilié à la sous-alimentation et aux carences en micronutriments.
L'organisation propose par ailleurs une redéfinition des aliments prêts à consommer les plus populaires afin d'en améliorer la valeur nutritionnelle ainsi que l'application des taxes et subventions aux aliments en fonction de leurs bienfaits pour la santé.
Pour la FAO, les personnes devraient également être mieux éduquées sur la nutrition afin qu'ils apprennent en quoi consiste un régime alimentaire sain et équilibré et pouvoir bénéficier d'un meilleur étiquetage nutritionnel des produits alimentaires.