Dernière mise à jour à 08h45 le 20/03
L'entrée de l'autoroute vers l'aéroport d'Orly, à Paris, le 18 mars 2017. Un homme ayant tenté de dérober l'arme d'une militaire à l'aéroport d'Orly a été abattu samedi matin. La fusillade n'a pas fait d'autre victime, selon le ministère de l'Intérieur. (Xinhua/Han Bing) |
L'homme qui a agressé une patrouille de militaire dans le terminal Sud de l'aéroport d'Orly (Val-de-Marne) ce samedi matin, dénommé Ziyed Ben Belgacem, avait été repéré pour radicalisation en prison entre 2011 et 2012 selon le procureur de la République de Paris, François Molins, qui a tenu une conférence de presse samedi à 20h00 heure locale (19h00 GMT).
"Il avait été repéré comme radicalisé en prison entre 2011 et 2012 et à ce titre il avait fait l'objet, dans le cadre de l'état d'urgence, d'une perquisition administrative qui avait permis de découvrir des supports électroniques dont l'exploitation n'avait rien donné" a indiqué le procureur qui a évoqué plusieurs faits ayant débuté à l'aube ce samedi, avant sa neutralisation à l'aéroport d'Orly.
"En 1h30, il y a une sorte de fuite en avant dans un processus toujours plus destructeur" a-t-il indiqué.
L'assaillant a tout d'abord attaqué une patrouille de police à Stains (Seine-Saint-Denis) à 06h55 heure locale, lors d'un contrôle routier, blessant un des policiers, puis il s'est rendu dans un bar à Vitry-sur-Seine où il a tiré des coups de feu, et mettant en joue des clients "sans leur tirer dessus" a précisé François Molins. Il fait ensuite à nouveau usage de son arme pour voler un véhicule, sans faire de blessé et arrive "seul" à l'aéroport d'Orly.
A 07h16 heure locale, l'assaillant a contacté son père et son frère leur indiquant "avoir fait une bêtise". Tous deux sont toujours en garde à vue ainsi qu'un troisième homme qui serait le cousin de l'auteur de l'attaque, né en 1981, qui s'est présenté de lui-même dans la matinée aux policiers.
François Molins a ensuite détaillé l'agression survenue à l'aéroport francilien : une fois arrivé au premier étage du terminal sud de l'aéroport d'Orly (Val-de-Marne), l'assaillant a jeté au sol un sac contenant un bidon d'hydrocarbures puis il a pris en otage une militaire qui faisait partie d'une patrouille Sentinelle à 08h22 heure locale, a-t-il indiqué, décrivant une scène de lutte qui a duré environ 2 minutes jusqu'à ce que l'homme soit abattu par trois tirs de l'un des autres militaires de la patrouille.
Armé de son revolver, l'homme a positionné la militaire comme "bouclier, pointant son revolver sur la tempe (...) l'assaillant a menacé tour à tour avec son arme, les autres militaires et la femme qu'il retient contre lui, en les menaçant :"posez vos armes (...) je suis là pour mourir par Allah, de toute façon il va y avoir des morts" a-t-il déclaré, selon François Molins.
Il a ensuite tenté à plusieurs reprises de prendre le fusil Famas de la militaire, avant d'y parvenir, de le mettre en bandoulière et de remettre en joue la femme militaire. Selon les témoignages des militaires, l'individu semblait déterminé à utiliser le Famas pour tirer sur des gens a fait savoir le procureur.
Un Coran, 750 euros en liquide, un briquet et un paquet de cigarettes ont été retrouvés sur l'agresseur.
L'enquête progresse sur son parcours. L'homme, né le 14 février 1978 à Paris, a été condamné pour plusieurs faits de droit commun. Son casier judiciaire fait état de "neuf mentions" pour des faits d'outrage, de recel et trafic de stupéfiants. "Ziyed Ben Belgacem était sous contrôle judiciaire au moment des faits. Il avait été mis en examen par le tribunal de Paris en mars 2016 après divers vols par effraction. Il avait été placé sous mandat de dépôt, et placé en liberté conditionnelle en septembre" a indiqué François Molins.
Lors de la perquisition menée ce samedi au domicile de l'assaillant à Garges-lès-Gonesse (Val-d'Oise), les enquêteurs ont découvert "quelques grammes de cocaïne, une machette" et des éléments électroniques, notamment un téléphone, qui est en cours d'analyse afin de déterminer ses motivations.
Le procureur de la République de Paris a souligné "le sang-froid, la maîtrise, l'efficacité et le discernement de la patrouille de l'opération Sentinelle" lors de la conférence de presse.
Une enquête a été ouverte notamment pour tentative d'homicide et tentative d'assassinat sur personnes dépositaires de l'autorité publique, en relation avec une entreprise terroriste, ainsi que pour association de malfaiteurs terroriste criminelle.
Le trafic aérien avait repris dès 15h00 heure locale (14h00 GMT) à l'aéroport d'Orly, dans les terminaux sud et ouest.