Dernière mise à jour à 09h16 le 30/03
(Xinhua/Ye Pingfan) |
Le président du Conseil européen Donald Tusk a averti mercredi que Bruxelles et Londres n'avaient "rien à gagner" dans les prochaines négociations sur le Brexit, qui seront des "négociations difficiles".
"Il n'y a rien à gagner dans ce processus, et je parle pour les deux parties. Il s'agit essentiellement de limiter les dégâts", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse, donnée juste après avoir reçu la lettre officielle de déclenchement du Brexit des mains de l'ambassadeur britannique auprès de l'Union européenne (UE). Cette lettre lance officiellement un compte-à-rebours de deux ans, au terme duquel le Royaume-Uni sortira officiellement du bloc après en avoir fait partie pendant 44 ans.
"La plupart des Européens, y compris près de la moitié des Britanniques, préfèreraient que nous restions ensemble au lieu de nous séparer. Il n'y a aucune raison de prétendre que c'est un jour heureux, que ce soit à Bruxelles ou à Londres", a souligné M. Tusk.
"Le Brexit a rendu la communauté des 27 Etats membres plus déterminée et plus unie que jamais", a-t-il cependant affirmé.
L'objectif de l'UE sera maintenant de minimiser l'impact du Brexit sur les citoyens, les entreprises et les Etats membres de l'UE, a-t-il indiqué.
"Nous allons faire tout ce qui est en notre pouvoir - et nous disposons de tous les outils nécessaires - pour parvenir à cet objectif. Et ce qu'il faut souligner aujourd'hui, c'est que rien n'a encore changé pour le moment : tant que le Royaume-Uni n'aura pas définitivement quitté l'UE, les lois de l'UE continueront à s'appliquer envers et dans le Royaume-Uni", a-t-il déclaré.
En parallèle de la déclaration de M. Tusk à la presse, le Conseil européen a également émis un communiqué exprimant son "regret" à la réception de la lettre de départ officiel du Royaume-Uni.
"Nous regrettons que le Royaume-Uni quitte l'Union européenne, mais nous sommes prêts pour ce processus, et nous allons maintenant le mettre en oeuvre", a déclaré le communiqué.
"Nous aborderons les négociations à venir de manière constructive, et nous nous efforcerons de parvenir à un accord. Nous espérons que le Royaume-Uni sera dans le futur un de nos proches partenaires", a-t-il ajouté.
La Première ministre britannique Theresa May a signé mardi la lettre invoquant officiellement l'Article 50, neuf mois après que le Royaume-Uni a décidé avec une légère majorité de quitter l'UE, au cours du référendum de juin 2016.
En invoquant l'Article 50 du Traité de Lisbonne, le Royaume-Uni et le l'UE s'engageront dans un processus d'une durée de deux ans, au cours duquel seront négociés les termes exacts du départ britannique. A moins que les deux parties ne conviennent d'une prolongation de ce délai, le Royaume-Uni sortira donc définitivement de l'UE en mars 2019.
L'Article 50 décrit la procédure officielle par laquelle un Etat membre de l'UE notifie le Conseil européen de son désir de quitter le bloc.