Dernière mise à jour à 17h13 le 07/04
Invité jeudi soir de l'Emission politique sur France2, le candidat d'En marche! à la présidentielle française, Emmanuel Macron, a déclaré qu'il envisage de gouverner autrement s'il est élu président de la République.
"Je ne gouvernerai pas avec ceux qui ont gouverné, mais avec la moitié des hommes et des femmes de la société civile qui ont une visibilité forte, la moitié de politiques dont l'essentiel sont des gens qui ont une légitimité de terrain", a détaillé M. Macron.
Il souhaite également qu'il y ait du progrès social à travers les fonctions politiques du quinquennat à venir, notamment "que des ouvriers, des instituteurs, des agriculteurs accèdent à des responsabilités politiques encore plus qu'aujourd'hui". A ceux qui le qualifient de candidat de la France d'en haut ou de candidat défenseur des entreprises, Emmanuel Macron répond qu'il n'y a jamais d'ouvrier sans entreprise.
"Défendre l'entreprise n'est pas défendre le patron. C'est défendre la création d'activité, la vitalité de notre économie et la possibilité de donner un destin à chacun", a-t-il expliqué. Le candidat d'En marche! se dit plutôt défenseur des ouvriers car, dit-il, "l'une de mes mesures fortes, c'est la suppression de la taxe d'habitation pour 80% des français. Et cela touche surtout les ouvriers, les agriculteurs, les classes moyennes françaises".
L'ancien ministre de l'Economie a également rejeté les accusations de trahison envers le président François Hollande. Il explique son départ du gouvernement par un désaccord notamment avec la politique européenne ou encore la déchéance de nationalité. "Ma carrière, je l'ai faite avant, je l'ai fait dans le public, dans le privé (...) Je n' ai pas été un tireur couché. Quand je n'étais pas d'accord, j'ai créé un mouvement politique", s'est-il défendu.
Emmanuel Macron dit ne pas être non plus dans la continuité de François Hollande. "Je ne suis pas lui, je suis profondément différent et je donne un sens à ce que je fais (...) Je ne suis pas dans la continuité", a ajouté l'ancien ministre, tout en indiquant vouloir tourner la page des vingt dernières années faites de "petits chicayas politiciens qui ne font pas avancer le pays".
L'ancien ministre de l'Economie a dressé le portrait robot du président qu'il va devenir une fois élu : il sera un président engagé, mais qui sait aussi déléguer, qui n'est pas en charge de l'anecdote, qui ne sera pas tout le temps devant les caméras, qui prend une distance. Un président qui préside mais qui ne gouverne pas.
Le candidat d'En marche! promet de mettre toute son énergie pour gagner cette élection et ne compte pas mettre un terme à son ambition présidentielle en cas de défaite. "Je continuerai avec toutes celles et ceux qui m'ont fait confiance. Je ne reviendrai pas banquier. Pour autant, je ne pense pas que je serai député. Je serai président d'En marche! et continuerai à aller de l'avant", a-t-il déclaré.
En ce qui concerne la Syrie, M. Macrona a plaidé en faveur d'une intervention militaire internationale sous l'égide des Nations Unies en Syrie.
"Notre priorité en Syrie, c'est la lutte contre Daech (Etat islamique, NDLR) et toutes les formes de terrorisme islamiste. C'est la priorité des priorités", a-t-il martelé. La seconde phase consistera à construire une transition politique inclusive et "sortir Bachar el-Assad du jeu", a-t-il ajouté.
Mais, dans un premier temps, cette transition politique se fera immanquablement avec Bachar el-Assad, a précisé M. Macron. "Personne n'a la solution politique de l'après-Bachar. C'est très complexe : il y a le réalisme et les principes. Je pense qu'il faut concilier les deux avec rigueur dans le temps", a proposé le candidat, tout en réclamant des sanctions si les accusations du récent massacre de civils à l'arme chimique sont avérées.