Dernière mise à jour à 08h45 le 11/04
Le chef de l'Etat français, François Hollande, a appelé ce lundi à la fin des blocages en Guyane, se disant prêt à recevoir "à tout moment à Paris" les parlementaires guyanais pour "construire l'avenir de la Guyane", dans un courrier adressé à ces élus.
"L'économie guyanaise ne doit pas être fragilisée plus longtemps", a déclaré le président français soulignant que les "propositions ambitieuses" du collectif à la tête du mouvement de contestation social en Guyane méritent "un examen approfondi".
François Hollande estime que les propositions doivent "faire l'objet d'expertises techniques et financières qui ne peuvent être menées en quelques jours", précisant "qu'à la différence du plan d'urgence" annoncé par le gouvernement pour la Guyane, "qui contient des mesures évaluées très sérieusement" à hauteur de plus d'un milliard d'euros, "il s'agirait alors d'intentions sans valeur, qui raisonnablement ne pourraient lier le prochain gouvernement".
Ericka Bareigts, ministre française des Outre-mer, a demandé dimanche 9 avril au collectif de grévistes de "lever les derniers barrages". "Les enfants doivent pouvoir retourner à l'école dans un environnement apaisé", a-t-elle déclaré soulignant que l'économie guyanaise "ne peut être ainsi fragilisée plus longtemps".
Un vaste mouvement de contestation paralyse la Guyane depuis près de trois semaines, plusieurs collectifs dénonçant un abandon de la métropole face notamment à une insécurité accrue, un taux de chômage très élevé (22% en 2015 selon l'INSEE, contre 9,5% en métropole) et des difficultés sanitaires.
La semaine dernière, le Conseil des ministres a validé une aide d'urgence de plus d'un milliard d'euros à destination de la Guyane, mais le collectif Pou Lagwiyann dékolé réclamait 2,1 milliards d'euros, une demande jugée "irréaliste" par le Premier ministre français Bernard Cazeneuve.