Dernière mise à jour à 09h20 le 17/05
Le Président Donald Trump aurait divulgué des renseignements hautement classifiés au Ministre russe des affaires étrangères au sujet d'une opération planifiée de l’État islamique, ont déclaré lundi deux responsables américains, plongeant la Maison Blanche dans une nouvelle controverse quelques mois à peine après le début du mandat de Donald Trump. D'après ces deux responsables ayant connaissance de la situation, les renseignements en question, partagés lors d'une réunion la semaine dernière avec le Ministre des affaires étrangères Sergueï Lavrov et l'ambassadeur russe Sergueï Kislyak, avaient été fournis par un allié des États-Unis dans la lutte contre le groupe terroriste.
De son côté, la Maison Blanche a déclaré que les allégations, rapportées par le Washington Post, sont inexactes. « L'article qui a été publié ce soir tel qu'il a été rapporté est faux », a déclaré H.R. McMaster, conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, aux journalistes présents à la Maison Blanche, ajoutant que les dirigeants ont examiné une série de menaces communes, notamment pour l'aviation civile. « A aucun moment, ni des sources de renseignement ni des méthodes n'ont été discutées. Le président n'a pas révélé d'opérations militaires qui ne sont pas encore connues du public ... J'étais présent dans la pièce. cela n'a pas eu lieu », a-t-il insisté.
La Maison Blanche a également publié une déclaration du Secrétaire d'État Rex Tillerson, qui a déclaré la réunion qui a eu lieu dans le Bureau Ovale était consacrée à la lutte antiterroriste. La conseillère adjointe à la sécurité nationale Dina Powell a également publié un communiqué, disant que l'article du Washington Post était faux. Cela n'a néanmoins pas empêché le déclenchement de nouvelles préoccupations au Congrès. Le n° 2 Démocrate du Sénat, Dick Durbin, a ainsi qualifié le comportement de Donald Trump de « dangereux » et « téméraire », et Bob Corker, le chef Républicain du Comité des relations étrangères du Sénat, a dit que ces allégations étaient « très, très troublantes » si jamais elles étaient vraies. « De toute évidence, ils sont dans une spirale descendante en ce moment et ils vont devoir régler tout ce qui se passe, » a-t-il dit de la Maison Blanche.
La dernière controverse arrive alors même que l'administration Trump essaie de sortir des retombées fâcheuses du licenciement brutal de l'ancien directeur du FBI, James Comey et au milieu d'appels du Congrès pour une enquête indépendante sur les allégations d'ingérence russe dans l'élection présidentielle américaine de 2016. Un des responsables a déclaré que les renseignements évoqué par Donald Trump lors de sa rencontre avec Sergueï Lavrov avait été classé « Top Secret » et conservé dans un endroit sûr auquel seule une poignée de responsables des renseignements ont accès. Après que Donald Trump ait révélé l'information, dont l'un des responsables dit que cela a été fait de manière spontanée, les officiels ont immédiatement appelé la CIA et l'Agence Nationale de Sécurité, qui ont tous deux des accords avec un certain nombre de services de renseignement alliés dans le monde entier, et les ont informés ce qui était arrivé.
Si le Président des États-Unis a le pouvoir de communiquer même les informations les plus classifiées à volonté, dans ce cas, il l'a fait sans consulter l'allié qui les avait fournies, ce qui risque, selon les responsables américains, de compromettre un accord de partage de renseignements établi de longue date. Depuis son entrée en fonctions en janvier, Donald Trump passe de controverse en controverse, se plaignant le premier jour de la couverture par la presse de la foule présente à son investiture, accusant son prédécesseur, l'ancien président Barack Obama, d'écoutes téléphoniques, et ayant chassé sans ménagement la semaine dernière le directeur du FBI qui supervisait une enquête sur les liens potentiels entre la campagne présidentielle de Donald Trump et le gouvernement russe, une accusation que le Président américain qualifie d'« arnaque totale ».