France : un premier tour mitigé pour les anciens candidats à l'élection présidentielle

Alors que le mouvement d'Emmanuel Macron, La République En Marche (LREM) allié au MoDem est quasiment assuré d'obtenir la majorité absolue à l'Assemblée nationale après une victoire écrasante au premier tour des élections législatives françaises dimanche, plusieurs anciens candidats à la présidentielle concouraient pour un poste de député et le bilan de leur premier tour est mitigé.

Le coup le plus dur est sans aucun doute celui porté au Parti socialiste (PS), majorité parlementaire sortante, puisque Benoît Hamon, son ancien candidat à l'élection présidentielle, a été éliminé dès le premier tour avec 22,61% des voix, derrière la candidate REM, Nadia Hai (33,01%), et le candidat Les Républicains (LR) Jean-Michel Fourgous (22,85%).

Le président du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a lui aussi été évincé dès le premier tour avec seulement 8,60% des suffrages dans la 16e circonscription de Paris, alors qu'il était député depuis 30 ans.

L'ancien Premier ministre Manuel Valls s'est en revanche qualifié pour le second tour avec 25,45% des voix, face à Farida Amrani, candidate de La France insoumise (17,61%), sachant que ni LREM ni le PS n'avaient proposé de candidat face à lui.

Le parti Les Républicains, emmené par François Baroin, n'est pas parvenu à endiguer la vague LREM puisque ses candidats obtiennent 21,56% des voix au niveau national, loin derrière les 32,3% de LREM-MoDem.

Selon certaines projections d'instituts français de sondage, le parti du candidat François Fillon à la présidentielle allié à l'UDI, peut compter au maximum sur 130 sièges, contre 226 actuellement. Un résultat qui permettra à LR-UDI d'incarner l'opposition mais qui ne pèsera pas lourd face aux 350 à 440 députés LREM-MoDem estimés.

Pour le Front national (FN) et La France insoumise (FI), le constat est plutôt celui du repli, bien loin des scores de leurs leaders respectifs au premier tour de l'élection présidentielle française lors duquel Marine Le Pen (FN) était arrivée juste derrière Emmanuel Macron à 21,3%, et Jean-Luc Mélenchon (FI) au coude à coude en 4e position à 19,58%, juste derrière François Fillon (LR).

Bien que Marine Le Pen arrive en tête du premier tour des législatives dans la circonscription d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) avec 46% des voix, face à Anne Roquet (LREM) qui a réuni 16,43%; le FN obtient 13,9% au niveau national contre 13,6% au premier tour en 2012 soit une quasi stagnation.

Le vice-président du parti, Florian Philippot, bien qu'en tête dans la 6e circonscription de la Moselle (Forbach) avec 23,79%, a peu de chances de l'emporter face au candidat LREM Christophe Arend (22,01%) qui pourrait réunir un "front républicain".

Même configuration pour Gilbert Collard, seul député FN sortant se représentant, puisque bien qu'arrivé en tête au premier tour avec 32,27% dans le Gard, il affrontera la candidate LREM Marie Sara (32,16%) donnée favorite.

Du côté de FI, son leader, Jean-Luc Mélenchon est arrivé en tête dans la 4e circonscription de Marseille (Bouches-du-Rhône) avec 34,31% des voix, face à la candidate LREM Corinne Versini (22,66%) mais le parti n'obtient que 10,9% des voix au niveau national et peut espérer 18 sièges maximum avec une alliance au PCF.

Dans la 7e circonscription de Seine-Saint-Denis, Alexis Corbière, porte-parole de Jean-Luc Mélenchon durant la campagne présidentielle, se qualifie avec 21,60% des voix derrière son opposante, la candidate LREM Halima Menhoudj (24,70%).

Le second tour des élections législatives se déroulera le 18 juin et l'attribution des 577 sièges seront connus à l'issue des résultats.