Dernière mise à jour à 15h49 le 23/06
Les revers militaires subis par le groupe terroriste Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak devraient pousser celui-ci à mener davantage d'attentats en Occident, estime l'expert irakien Abdallah al-Joubouri dans une interview accordée jeudi à l'agence Xinhua.
Des attaques terroristes à travers le Royaume-Uni, la France et la Belgique ont tué des dizaines de personnes ces derniers mois, bien que les combattants de l'EI soient aujourd'hui piégés à Mossoul et à Raqqa, ses fiefs respectifs en Irak et en Syrie.
"La défaite de l'EI à Mossoul et à Raqqa devrait pousser le groupe terroriste à se trouver une terre de djihad alternative contre ceux qu'il qualifie d'apostats", confie cet officier de l'armée irakienne et expert en sécurité.
L'EI juge ainsi plus efficace d'encourager des kamikazes à semer la panique dans les sociétés européennes, en "terre ennemie", car "ils peuvent causer bien plus de dégâts" et "faire vraiment peur à l'ennemi".
Selon lui, on assiste à une tendance dangereuse qui voit des attentats menés par des individus radicalisés "difficiles à identifier" et "agissant de façon indépendante" plutôt que par des terroristes directement liés l'Etat islamique.
Les djihadistes mènent ces attaques "pour saper le soutien public" à la coalition internationale anti-EI, juge M. Joubouri.
Dans une certaine mesure, la crise migratoire en Europe depuis 2015 a permis d'offrir une couverture aux réseaux d'infiltration djihadistes sur ce continent, estime-t-il, en jugeant que les gouvernements européens n'ont presque rien fait pour empêcher les candidats au djihad à se rendre en Syrie et en Irak pour rejoindre l'EI.
"Désormais, l'Europe doit faire face à un très long combat pour gérer le retour de milliers de djihadistes au moment où le califat de l'EI est en train de s'effondrer", conclut Abdallah al-Joubouri.