France : Macron veut rassurer l'armée après la polémique sur les coupes budgétaires

Le président français Emmanuel Macron a annoncé jeudi une augmentation du budget de la Défense dès l'an prochain, après la coupe de 850 millions d'euros prévue pour 2017 qui a entraîné la démission du général Pierre de Villiers, chef d'état-major des armées.

"Dès 2018, pour nous mettre sur la trajectoire des 2% que j'ai évoquée, nous augmenterons notre effort de défense", a-t-il déclaré lors d'un déplacement sur la base aérienne 125 d'Istres (sud).

Le budget du ministère des Armées sera ainsi porté à 34,2 milliards d'euros, dont 650 millions de provisions pour les opérations extérieures et 200 millions d'euros "consacrés au renforcement de la protection de nos forces, c'est-à-dire votre quotidien", a-t-il promis.

Cette annonce intervient en pleine polémique sur la démission du général de Villiers qui s'est vivement opposé à cette réduction budgétaire de 850 millions d'euros pour l'année en cours.

Le président français, accompagné de la ministre des Armées et du tout nouveau chef d'état-major des armées, le général François Lecointre, s'est expliqué jeudi devant les militaires sur cette baisse du budget pour 2017.

"Beaucoup d'encre a coulé avant, pendant et après les arbitrages budgétaires. Mais la seule vérité est celle-ci : le montant de la loi de finance initiale 2017 sera respecté. Il y a eu une contribution des armées à solidarité nationale en gestion pour l'année 2017", a-t-il indiqué.

Il s'agit selon lui de la part de décision "conséquente" prise sous la responsabilité du Premier ministre Edouard Philippe qui a demandé "à chacun et chacune des efforts pour tenir nos engagements en 2017".

Et ces décisions de gestion sur une année en cours d'exercice n'auront aucun impact ni sur la stratégie, ni sur les capacités, ni sur les forces, a rassuré le chef de l'Etat, tout en indiquant qu'il n'accepterait aucun discours de défaite en la matière.

Emmanuel Macron a également rendu hommage au général de Villiers qui a démissionné mercredi. Il "a souhaité hier passer la main. C'est son choix et je le respecte entièrement. Je tiens à lui rendre un chaleureux hommage car il a été un grand soldat aimé et admiré de ses subordonnés et il vous a brillamment commandé pendant un peu plus de trois ans", a-t-il dit.

M. Macron s'est également engagé sur le long terme en confirmant qu'il portera l'effort de défense à 2% du produit intérieur brut (PIB) en 2025 afin, a-t-il dit, "de continuer à conduire les opérations là où nous devons les mener, à préparer l'avenir et à moderniser les équipements".

Quant au général de Villiers, il a de nouveau publié sur son compte Facebook un texte consacré à sa démission, intitulé : "Départ". Il y explique que l'heure du départ est arrivée, plus rapidement que prévu. Mais "cela ne vous étonnera pas, vous dont l'imprévu est le pain quotidien. Depuis le premier jour, nous avons appris à avoir, avec nous, un sac prêt pour partir au coup de sifflet bref. Choisir d'être militaire, c'est accepter de ne plus s'appartenir, tout à fait", poursuit-il.

Le désormais ex-chef d'état-major des armées dit être "indéfectiblement" attaché à son pays et à ses armées. "Ce qui m'importera, jusqu'à mon dernier souffle, c'est le succès des armées de la France", souligne-t-il.