Dernière mise à jour à 09h26 le 27/07
La Chambre des représentants des Etats-Unis a approuvé mardi un projet de loi sur des sanctions plus sévères contre la Russie, l'Iran et la République populaire démocratique de Corée (RPDC).
Les députés ont voté pour ce projet de loi à 419 contre 3, trois républicains - Justin Amash, Jimmy Duncan et Thomas Massie - ayant voté contre les sanctions.
Selon certains analystes politiques, cette décision générera encore plus d'incertitudes dans les relations entre les Etats-Unis et les trois pays visés par les sanctions.
"Le vote à 419 contre 3 de la Chambre des représentants, pour ce projet de loi sur les sanctions, reflète les changements dans son évaluation des menaces que représentent ces trois pays", explique Teng Jianqun, directeur du département d'études sur les Etats-Unis de l'Institut chinois d'études internationales.
Selon M. Teng, le projet de loi sur les sanctions prouve également que les Etats-Unis s'inquiètent actuellement énormément pour leur sécurité intérieure.
"Ce projet de loi aura, sans aucun doute, un effet négatif et créera plus d'incertitudes dans les relations entre les Etats-Unis et ces trois pays, et compliquera la recherche de solutions aux problèmes régionaux liés", a ajouté M. Teng.
Le soutien majoritaire à ce projet de loi signifie que la Chambre des représentants pourrait écarter un éventuel veto présidentiel.
Les nouvelles sanctions cherchent à cibler certains responsables russes en représailles de l'ingérence présumée de Moscou dans l'élection présidentielle américaine de 2016, ainsi que l'Iran et la RPDC en réponse à leurs programmes d'armement.
"Ces trois régimes, dans différentes parties du monde, menacent les intérêts essentiels des Etats-Unis, et ils déstabilisent leurs voisins", a déclaré vendredi le président du comité des affaires étrangères de la Chambre des représentants, Ed Royce.
En plus des nouvelles sanctions contre les trois pays, le projet de loi accorde également au Congrès le pouvoir d'empêcher le président américain Donald Trump de lever les sanctions contre la Russie. Une décision qui intervient alors que des responsables de l'administration Trump ont appelé les législateurs à accorder de la "flexibilité" à la Maison Blanche en ce qui concerne l'affaire russe.
Le projet de loi donne au Congrès le pouvoir de s'opposer au veto présidentiel et à toute décision prise par le président pouvant "considérablement modifier" la politique étrangère des Etats-Unis envers la Russie.
"Cette forte surveillance est nécessaire. C'est approprié. Après tout, c'est le Congrès qui selon la Constitution est habilité à réglementer le commerce avec les pays étrangers", a déclaré M. Royce, cité par le site internet The Hill.
La Maison Blanche avait annoncé dimanche que le président Trump accepterait cette nouvelle législation malgré son opposition initiale.
"Nous appuyons la loi actuelle et continuerons à travailler avec la Chambre des représentants et le Sénat pour mettre en place ces sanctions sévères contre la Russie", a déclaré Sarah Huckabee Sanders, porte-parole de la Maison Blanche.
Les responsables russes ont démenti à maintes reprises les allégations sur l'ingérence présumée de la Russie dans l'élection américaine. Le Kremlin a déclaré qu'il considérait "négatif" le projet de loi sur les sanctions américaines.
Interrogé sur la position du Kremlin concernant le projet de loi américain, l'attaché de presse de la présidence russe, Dmitri Peskov, a déclaré lundi à l'agence de presse Sputnik qu'il était "extrêmement négatif".
Le Kremlin a également averti que de nouvelles sanctions contre la Russie affecteraient négativement les deux parties, ainsi que les intérêts de pays tiers.
"Nous considérons cela comme une continuation de la rhétorique des sanctions contre-productives et nuisibles aux intérêts des deux pays", a déclaré M. Peskov.