Dernière mise à jour à 11h08 le 31/07
Les députés français ont adopté, avec une large majorité, les projets de loi de moralisation de la vie politique dans la nuit de vendredi à samedi, au terme d'une semaine de débats houleux au sein de l'hémicycle.
Le projet de loi ordinaire visant à restaurer "la confiance dans la vie politique" a été approuvé par 319 voix pour et 4 contre, et le projet organique a été validé avec 203 voix contre 37. Les députés La République en marche (LREM) et MoDem ont massivement voté pour, tandis que le camp Les Républicains (LR) s'est montré plus réticent avec 36 voix pour et 4 contre, dont le président du groupe à l'Assemblée nationale, Christian Jacob, et 11 abstentions. Les députés de la France insoumise, les communistes, et les députés Front national se sont abstenus.
La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, a salué "un grand acte de confiance sur lequel le gouvernement pourra s'appuyer" après l'annonce des résultats du vote.
Il n'aura fallu pas moins de cinquante heures de débat et l'examen de plus de 800 amendements pour valider, en première lecture, l'une des promesses de campagne du président Emmanuel Macron en réponse à la polémique de l'affaire Penelope Fillon, qui avait précipité la défaite du candidat LR, François Fillon, donné pourtant favori en début de campagne.
François Fillon a été mis en examen le 14 mars pour "détournement de fonds publics", "complicité et recel de détournement de fonds publics", "complicité et recel d'abus de biens sociaux" et "manquement aux obligations déclaratives à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique".
Son épouse, Penelope Fillon, a quant à elle été mise en examen le 28 mars, pour "recel et complicité de détournement de fonds publics", "recel et complicité d'abus de biens sociaux" et "recel d'escroquerie aggravée".
Parmi les mesures votées par les députés, la suppression de la réserve parlementaire, somme d'environ 130 millions d'euros annuels attribuée à chaque député et sénateur pour des subventions aux collectivités ou associations. Autre mesure phare validée, l'interdiction d'employer des membres de sa famille pour les ministres et parlementaires.
Déjà largement validés par le Sénat, les projets de loi vont être soumis mardi prochain aux deux chambres parlementaires qui devront s'accorder sur une version définitive.