Dernière mise à jour à 09h32 le 30/08
Après que Pyongyang ait lancé le 29 août un missile qui est passé au-dessus du Japon, Beijing a souligné l'urgence de reprendre le dialogue pacifique pour mettre fin au « cercle vicieux » en cours sur la péninsule coréenne.
Selon l'agence de presse Xinhua, le missile, tiré depuis une zone située près de Pyongyang, a atterri dans l'océan Pacifique après un vol d'environ 2 500 kilomètres.
Le lancement a eu lieu alors que des exercices militaires conjoints sont en cours dans la péninsule entre les États-Unis et la République de Corée.
Suite à cet évènement, Washington et Tokyo ont instamment demandé de faire davantage encore pression sur Pyongyang et, à Beijing, le ministère des Affaires étrangères a demandé à toutes les parties concernées de faire preuve de retenue et de traiter la situation avec sang-froid.
« En effet, la situation actuelle s'approche d'un point de basculement vers une crise, de même que d'un tournant qui marque l'ouverture d'une porte pour des pourparlers pacifiques », a déclaré la porte-parole du ministère, Hua Chunying, lors d'une conférence de presse quotidienne à Beijing.
Après le lancement, le Premier ministre japonais Shinzo Abe a eu une conversation téléphonique avec le Président américain Donald Trump, et ils ont convenu que ce n'était pas le bon moment pour dialoguer avec la RPDC et que, au contraire, une pression accrue était nécessaire.
Selon l'agence Kyodo News, Donald Trump a annoncé que Washington est à 100% derrière le Japon.
En réponse, Mme Hua a souligné que la question de la péninsule ne peut être définitivement résolue simplement par le biais de pressions et de sanctions, et que le seul moyen approprié de lui trouver une solution est de répondre aux préoccupations de sécurité raisonnables de toutes les parties concernées par le dialogue.
« Ce n'est qu'en faisant ainsi que l'on pourra mettre fin pour de bon au cercle vicieux entre les essais nucléaires, les lancements de missiles (par Pyongyang) et les exercices militaires (par les États-Unis et la République de Corée) », a dit Mme Hua.
En réponse au lancement, des avions de chasse de la République de Corée ont procédé à des exercices de tir à munitions réelles mardi dans le Nord-est du pays.
Zhang Liangui, un expert en études coréennes à l'École du Parti du Comité central du Parti communiste chinois, estime pour sa part que le lancement de missiles de mardi est une nouvelle violation des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU.
Le danger atteint des sommets et la situation est également périlleuse car elle met la patience de Washington et ses alliés pour résoudre le problème pacifiquement à rude épreuve, a déclaré M. Zhang. Aussi, a-t-il ajouté, il est plus nécessaire que jamais d'appliquer pleinement les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU.
Ce mois-ci, le Conseil de sécurité a adopté à l'unanimité une résolution imposant des sanctions contre la RPDC après les tests menés en juillet par Pyongyang de ce qu'elle a appelé un missile balistique intercontinental.
La Chine, a rappelé Mme Hua, demande aux parties concernées d'accorder une attention égale à la partie de la résolution qui demande de reprendre les pourparlers à six pour aider à atténuer les tensions tout en poursuivant l'application de la section de la résolution sur les sanctions contre la RPDC.
Pour Zhu Feng, doyen de l'École des relations internationales de l'Université de Nanjing, la crise d'août devrait être utilisée comme une occasion de mettre fin à l'impasse que connait la péninsule.
Dans le cas contraire, a-t-il prévenu, la possibilité d'une nouvelle percée sera encore plus faible lorsque la situation atteindra le point de basculement.