Dernière mise à jour à 14h45 le 09/09
Accusé par la direction générale française de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) d'avoir commercialisé deux millions de véhicules au moteur truqué pour les tests de pollution au Diesel, le constructeur automobile français PSA risque une amende de 5 milliards d'euros, selon des informations révélées ce vendredi par le quotidien français Le Monde.
Cette amende correspond à 10 % de la moyenne du chiffre d'affaires des exercices 2013, 2014 et 2015 du constructeur, selon le procès-verbal d'infraction de la DGCCRF, auquel a eu accès Le Monde.
La recension effectuée par la DGCCRF citée par Le Monde mentionne qu'"au moins 1 914 965 véhicules diesel de génération Euro 5 (la norme en vigueur jusqu'en 2015) dont le moteur fonctionne selon les stratégies frauduleuses, objet du présent procès-verbal" ont été vendus en France entre le 1er septembre 2009 et le 1er septembre 2015. Cela représenterait un chiffre d'affaires de minimum "33,86 milliards d'euros" selon Le Monde qui précise que c'est "plus du double" du chiffre d'affaires correspondant aux 946 097 véhicules du constructeur allemand dont les moteurs diesel étaient truqués.
Une instruction à l'encontre de PSA a été ouverte le 7 avril dernier pour "tromperie aggravée" et l'enquête est confiée à trois juges du pôle santé publique du tribunal de grande instance de Paris. Le constructeur français a réagi ce vendredi, démentant toute fraude : il "s'indigne de la transmission d' informations à des tiers sans qu' il ait eu de son côté accès au dossier transmis par la DGCCRF" selon plusieurs médias français.
Ces révélations interviennent après plusieurs scandales concernant d'autres constructeurs tels que Volkswagen, Renault et Fiat Chrysler, tous soupçonnés d'avoir manipulé leurs moteurs diesel afin de réduire leurs émissions
d'oxyde d'azote (NOx), un gaz très toxique, lors des tests d'homologation ainsi qu'en conduite réelle.