Dernière mise à jour à 08h48 le 25/10
Le porte-parole du gouvernement espagnol, Inigo Mendez de Vigo, a averti mardi que l'Espagne pourrait être contrainte de recourir à la force face aux manifestations qui menacent l'ordre public dans la région catalane.
Cette déclaration de M. Mendez de Vigo a été publiée dans le journal britannique The Times, trois jours avant que le Sénat espagnol ne ratifie l'activation de l'article 155, qui suspendra l'autonomie de la région catalane, destituera son président Carles Puigdemont et son gouvernement, et redonnera au gouvernement espagnol le contrôle des principales institutions, notamment celui de la police catalane (Mossos d'Esquadra).
Des manifestations massives sont attendues dans la région, mais M. Mendez de Vigo a assuré que le gouvernement espagnol ne tolérerait aucun débordement.
"Aucun gouvernement ne veut la violence, mais le gouvernement doit veiller à ce que la loi soit respectée, et si certaines personnes de l'opposition violent la loi, alors nous devrons rétablir l'ordre à l'aide des Mossos d'Esquadra", a-t-il déclaré.
Les Mossos ont été critiquées pour leur inaction pendant le référendum sur l'indépendance de la Catalogne du 1er octobre dernier, déclaré illégal par la Cour constitutionnelle espagnole, alors même qu'elles ont fermé trois fois plus de bureaux de vote que la police nationale et la garde civile. Le dirigeant des Mossos, Josep Lluis Trapero, est actuellement visé par une enquête de la Cour suprême espagnole, qui l'accuse de sédition pour son inaction supposée et pour un autre incident intervenu le 20 septembre dernier.
L'application de l'article 155 démettra M. Trapero de ses fonctions et le remplacera par un responsable désigné par Madrid. Le syndicat des Mossos a déclaré qu'il serait obligé de suivre les ordres de Madrid.
Il n'a pas encore été confirmé si le président catalan, Carles Puigdemont, prononcerait un discours en personne au Sénat mercredi ou jeudi, comme cela avait été suggéré lundi.
Lundi soir, M. Puigdemont n'a montré aucun signe d'un retour en arrière dans un discours adressé aux chefs d'entreprises, dans lequel il a affirmé : "Si nous restons fidèles à nous mêmes, nous gagnerons face à n'importe quel adversaire".
Le parlement régional catalan se réunira jeudi pour débattre des événements récents. M. Puigdemont pourrait profiter de cette séance pour proclamer unilatéralement l'indépendance de la Catalogne ou convoquer de nouvelles élections régionales, ce qu'il ne pourra pas faire après que l'article 155 aura été activé par Madrid.
Le ministre de la Justice espagnol, Rafael Catala, a déclaré dans une interview accordée à la chaîne de radio publique espagnole RTVE que le fait d'avoir convoqué des élections ne permettrait pas à Carles Puigdemont d'échapper à l'article 155 et que le président du gouvernement catalan devait confirmer qu'il n'avait pas encore déclaré l'indépendance de la Catalogne et "retourner à la légalité".