Dernière mise à jour à 14h10 le 16/03
La Russie a démenti jeudi l'existence d'un programme de développement de Novitchok, un agent neurotoxique à usage militaire qui, selon les autorités britanniques, a été mis au point par la Russie et utilisé le 4 mars à Salisbury, dans le sud de l'Angleterre.
"Le 4 mars, une arme si terrible qu'elle est interdite en temps de guerre a été employée sur le territoire britannique dans une attaque effectuée au mépris du caractère sacré de la vie humaine", a déclaré jeudi après-midi un diplomate britannique lors d'une réunion de la Conférence sur le désarmement basée à Genève.
"Le Royaume-Uni est parvenu à la conclusion que la Russie était impliquée dans cette affaire et a pris des mesures adéquates qui ne visent pas le peuple russe, mais protestent contre la conduite irresponsable du gouvernement russe", a-t-il poursuivi.
Dans son droit de réponse, la Russie a demandé au Royaume-Uni de fournir des preuves et des éléments précis sur lesquels fonder son accusation.
"Alors que l'enquête est encore en cours, un coupable a déjà été désigné", s'est étonné un représentant russe.
Démentant l'existence du programme Novitchok, le diplomate russe a déclaré que cette question devrait être débattue dans un autre cadre et rappelé que la demande de partage d'informations adressée par la Russie au Royaume-Uni était restée sans réponse.
Déplorant le traitement médiatique accordé à cette affaire, qui n'est pas favorable à la coopération internationale, la Russie a réaffirmé souhaiter plus que quiconque que la lumière soit faite sur cet incident.
Le diplomate russe a également indiqué que Moscou était prêt à coopérer de manière professionnelle avec Londres et a insisté que les accusations contre un pays devaient s'appuyer sur des preuves incontestables, qui n'ont pas été fournies par le Royaume-Uni jusqu'ici.
"Cette diplomatie publique doit cesser et se poursuivre de manière professionnelle, au sein des agences spécialisées", a martelé le représentant russe.