Plus de 25 pays expulsent des diplomates russes de leur territoire

C'est comme un parfum de guerre froide qui flotte à nouveau sur les relations entre la Russie et l'Occident : le 26 mars, plus de 20 pays sur trois continents ont annoncé leur intention d'expulser des diplomates russes en réponse à l'empoisonnement d'un ancien espion russe en Angleterre, tout comme les États-Unis ont déclaré qu'ils ripostaient en expulsant 60 officiers de renseignement russes, accusant Moscou d'être derrière cette sombre affaire. Le Royaume-Uni a déjà renvoyé 23 diplomates russes, affirmant lui aussi que la Russie était derrière l'empoisonnement de l'ancien espion Serguei Skripal à Salisbury, en Angleterre, ce que la Russie a toujours nié avec force.

A ce jour, les pays suivants ont dit le 26 mars qu'ils expulseraient également des diplomates russes, au moins 115 au total : États-Unis : 60 diplomates (plus la fermeture du consulat de Russie à Seattle) ; Ukraine : 13 diplomates ; Canada (et refus des demandes de trois autres), France, Allemagne, Pologne : 4 diplomates ; Lituanie, Moldavie, République tchèque : 3 diplomates ; Australie, Pays-Bas, Italie, Danemark, Espagne, Albanie (annoncé le 27 mars heure locale) : 2 diplomates ; Estonie, Lettonie, Roumanie, Finlande, Croatie, Hongrie, Suède, Norvège, Belgique, Irlande : 1 diplomate.

De son côté, le président de la Communauté européenne, Donald Tusk, a suggéré qu'il pourrait y avoir plus de mesures à venir, disant « Aujourd'hui, 14 États membres de l'Union européenne ont décidé d'expulser des diplomates russes suite à la discussion de la Commission européenne de la semaine dernière sur l'attaque de Salisbury. Des mesures supplémentaires, y compris d'autres expulsions, ne sont pas exclues dans les jours ou les semaines à venir ». « J'ai aujourd'hui retiré l'accréditation de sept membres du personnel de la mission russe auprès de l'OTAN », a déclaré le secrétaire général de l'organisation Jens Stoltenberg, ajoutant qu'il refusera également les demandes en attente pour trois autres.

Le ministère russe des Affaires étrangères a publié le jour même une déclaration protestant contre les expulsions américaines et européennes de diplomates russes, qualifiant cette mesure de « provocatrice » et avertissant que la Russie y répondra. Il n'a pas dit explicitement comment il agirait, mais après que le Royaume-Uni ait expulsé 23 Russes ce mois-ci, la Russie en a fait de même avec 23 diplomates britanniques. Serguei Skripal et sa fille Yulia ont été retrouvés affaissés, inconscients sur un banc de parc dans la ville de Salisbury, au sud de l'Angleterre. Le Royaume-Uni a accusé la Russie d'être responsable de l'attentat du 4 mars, qui, selon les responsables britanniques, impliquait un agent neurotoxique de type militaire développé secrètement par la Russie.