Dernière mise à jour à 13h54 le 28/03
Des scientifiques chinois s'intéressent de près aux blattes afin d'exploiter leur potentiel pour des traitements médicaux.
Li Sheng, directeur de l'Institut des sciences et des technologies des insectes à l'université normale de la Chine du Sud à Guangzhou, dirige la recherche.
En se basant sur des études antérieures sur la blatte germanique réalisées par des chercheurs étrangers, l'équipe de Li s'est focalisée sur le code génétique de la blatte américaine.
Selon Li, un cafard ne possède pas moins de 522 récepteurs de goût, dont 329 ont évolué pour devenir des récepteurs d'amertume capable de détecter un aliment empoisonné.
« Ils mangent quasiment tout. Ils sont capables de s'auto-désintoxiquer si jamais ils ont mangé quelque chose de mauvais », explique Li. « Même après avoir été décapité, le cafard peut continuer à se déplacer pendant cinq ou six jours. Si vous coupez ses pattes ou ses antennes, elles repoussent en quelques jours à peine et pratiquement à l'identique. »
Le chercheur suggère que l'élément présent dans le corps des blattes qui les aide à s'auto-guérir et à régénérer leurs tissus pourrait également être employé pour guérir des plaies humaines.
Le rapport de recherche de l'équipe qui s'intitule « L'environnement génomique et fonctionnel de la plasticité évolutive de la blatte américaine » est paru sur internet le 21 mars dernier dans la revue Nature Communications.
Les cafards font partie des ingrédients utilisés dans la médecine traditionnelle chinoise. Selon Li, les hôpitaux chinois se servent depuis plus de 30 ans d'ingrédients actifs issus de blattes, notamment pour traiter certaines maladies comme les ulcères de l'estomac et les aphtes.
Li affirme que les travaux de son équipe semblent indiquer qu'une utilisation plus large de la blatte américaine dans le domaine médical serait possible.
« À l'avenir, certains éléments de l'insecte pourraient même être utilisés pour fabriquer des masques pour le visage ou pour remédier à la perte de cheveux », ajoute-t-il.