Dernière mise à jour à 09h24 le 30/07
Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez et le président français Emmanuel Macron ont affiché jeudi un certain scepticisme sur les résultats de la rencontre la veille à Washington entre le président américain Donald Trump et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.
Ces derniers ont donné des signaux de désescalade dans la tension commerciale entre Washington et Bruxelles, faisant notamment état de leur volonté commune d'aller vers "zéro droits de douane, zéro barrières tarifaires et zéro subventions dans l'industrie non-automobile".
Lors d'un déplacement à Madrid, M. Macron a toutefois estimé qu'une "bonne discussion commerciale (...) ne peut se faire que sur des bases équilibrées, réciproques et en aucun cas sous la menace".
"Je ne suis pas favorable à ce que nous nous lancions dans la négociation d'un vaste accord commercial à la manière du TTIP (Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement) parce que le contexte ne le permet pas", a-t-il dit en demandant notamment à M. Trump de donner "un signal clair" en annulant les récentes taxes sur les importations d'acier et d'aluminium européens.
Pedro Sanchez a pour sa part fait remarquer que tout accord conclu par la Commission européenne devait également être approuvé par le Parlement européen et tous les Etats membres de l'UE, signifiant en creux que les annonces faites mercredi à Washington n'avaient aucune valeur dans l'immédiat.
Le chef du gouvernement espagnol s'est par ailleurs dit, comme M. Macron, déterminé à "défendre" la Politique agricole commune (PAC) de l'UE. "Nous ne voulons aucune guerre commerciale", a-t-il poursuivi, tout en ajoutant que "les buts que l'Union européenne a atteints doivent être préservés".
Pas question pour les dirigeants des deux pays de baisser les standards de l'UE en matière de droit du travail, de santé ou d'environnement.
"Nous ne pouvons pas demander à nos industriels ou à nos agriculteurs d'aller vers un modèle plus durable tout en signant des accords commerciaux qui ne respecteraient pas ces standards", a estimé le président français.