Dernière mise à jour à 09h25 le 30/07
Un membre du parlement fédéral allemand a déclaré que l'accord commercial passé entre les Etats-Unis et l'Union européenne (UE) ne servait qu'à apaiser Washington, mais n'avait en réalité rien à voir avec du libre-échange.
"Avec cet accord, on dirait bien que le président américain Donald Trump a obtenu tout ce qu'il voulait", a déclaré dans une interview exclusive accordée à Xinhua Petr Bystron, président du parti d'opposition Alternative pour l'Allemagne (AfD) au sein du Comité parlementaire des Affaires étrangères.
"Il est discutable qu'acheter du gaz et du soja américains soit profitable à l'UE", a-t-il affirmé.
M. Trump et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker sont convenus mercredi d'éviter une guerre commerciale totale, en décidant notamment de travailler ensemble à supprimer les tarifs douaniers, les barrières non tarifaires et les subventions sur les produits industriels non automobiles.
M. Trump a également accepté de suspendre ses menaces d'imposer des tarifs douaniers sur les voitures européennes, tandis que l'UE s'est de son côté engagée à acheter davantage de gaz naturel liquéfié (GNL) et de soja aux Etats-Unis.
Mais pour M. Bystron, M. Trump est davantage un homme d'affaires qu'un homme politique, et la politique commerciale de son administration continue à se conformer à l'attitude traditionnelle de "cowboy" des Etats-Unis.
"Vous savez comment leur pays s'est développé, c'étaient des cowboys...Ils tirent d'abord, et ce n'est qu'après qu'ils se décident à discuter", a lancé M. Bystron.
"Si vous transposez cela au monde moderne des affaires... Les Etats-Unis se contentent de faire pression, ils argumentent à partir d'une position de force, et ensuite ils peuvent négocier", a-t-il déclaré.
En dépit de ses critiques sur le chantage de Washington en matière de commerce, M. Bystron a déclaré que son parti restait favorable à une réduction des tarifs douaniers et des barrières commerciales de l'UE, dans la mesure où les subventions et les tarifs agricoles de l'UE nuisent aux pays en voie de développement en Afrique, créant pauvreté et pressions migratoires.
"L'UE a besoin d'ouvrir ses marchés à un véritable libre-échange", a-t-il affirmé, ajoutant que l'UE disposait de plus de 12 000 tarifs douaniers différents sur toutes sortes de produits.
Pour ce qui est de l'avenir du système commercial international, M. Bystron a déclaré que tous les pays devaient travailler ensemble à garantir le libre-échange, la paix et la prospérité à travers le monde.
"Il est très important de nous écouter les uns les autres, et de comprendre d'où vient chaque pays, qu'il s'agisse de l'UE ou des Etats-Unis, de la Russie et de la Chine", a-t-il indiqué.