Dernière mise à jour à 08h47 le 31/07
Près de quatre millions de résidents de l'Etat indien de l'Assam (nord-est) ont été déchus de la nationalité indienne, a révélé une liste publiée lundi par le gouvernement.
La première version du Registre national des citoyens (NRC) publiée par le gouvernement fédéral a suscité des craintes d'expulsion pour les personnes qui n'y sont pas incluses.
"Les personnes dont le nom n'y figure pas pourront déposer une réclamation en temps utile. Les exclus auront la possibilité de s'inscrire sur le site Internet du NRC ou de se rendre dans l'un de ses bureau", a indiqué M. Shailesh, registraire général de l'Etat civil indien.
Cependant, afin de calmer les esprits et d'éviter les violences, les responsables du gouvernement ont assuré que les personnes omises de la version finale ne risquaient pas d'être expulsées immédiatement mais pourraient émettre des réserves et des appels.
"Tout a été fait en fonction des directives de la Cour suprême, dans lesquelles le gouvernement n'a joué aucun rôle", a déclaré le ministre indien de l'Intérieur Rajnath Singh au Parlement. "Ceux dont le nom ne figure pas sur la liste finale peuvent s'approcher des bureaux désignés pour obtenir réparation. Aucune action coercitive ne visera qui que ce soit ; il n'est donc pas nécessaire de paniquer."
La plupart des personnes exclues sont des Bengalis, une minorité linguistique de l'Assam.
Les responsables ont annoncé que sur les 32 millions de demandeurs qui ont postulé en 2015, les noms de 28 millions avaient trouvé mention dans la liste. Quant aux quatre autres millions de demandeurs, ils n'ont pas fourni la preuve de leur identité, selon le NRC.
Les analystes précisent que la majorité des exclus sont des musulmans qui vivent depuis des générations dans l'Assam.
Les responsables ont expliqué que le registre, qui n'a pas été mis à jour depuis 1951, avait dû être révisé afin d'identifier les migrants illégaux provenant du Bangladesh voisin.