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France : un clip de rap suscite l'indignation générale

Xinhua | 29.09.2018 09h00

Une chanson du rappeur français d'origine camerounaise Nick Conrad, intitulée PLB (Pendez les Blancs), a suscité incompréhension et indignation en France, notamment à cause de sa violence et de son caractère jugé "raciste".

Dans le clip diffusé sur Youtube puis retiré de la plate-forme, le jeune rappeur de 34 ans appelle "à pendre les Blancs".

La vidéo vue par plusieurs milliers d'internautes a provoqué des réactions indignées sur les réseaux sociaux avant de faire l'objet d'une condamnation générale et d'une plainte, déposée mercredi par la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA) qui a qualifié les propos du rappeur de "raciste".

"L'appel au meurtre raciste du clip de Nick Conrad est abject et d'une violence inouïe. La liberté de création ce n'est pas la liberté d'appeler à pendre des blancs à raison de la couleur de leur peau. La LICRA saisit la justice et sa commission juridique", a réagi la ligue sur son compte Twitter.

Même réaction au sein de la classe politique où la droite, l'extrême droite, la gauche et la majorité ont condamné les paroles de la chanson et exigé le retrait du clip en ligne. Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national (extrême droite) a qualifié jeudi sur la radio RMC la chanson du rappeur "d'incitation à la haine et au meurtre" qui doit être punie par la loi.

"C'est infâme et inacceptable", a dénoncé sur la chaîne CNews le député Les Républicains (droite) Eric Ciotti, tout en appelant aux "sanctions les plus lourdes et à l'arrêt immédiat de la diffusion de ces images de haine, d'appel au meurtre".

A gauche également l'on condamne le clip de Nick Conrad. "C'est une incitation raciste, c'est clair. Ce n'est pas la peine de lui faire une publicité parce que manifestement, c'est ce qu'il cherche. Et j'espère qu'il va la trouver devant les tribunaux", a réagi sur LCI le député de la France insoumise Eric Coquerel.

Les autorités françaises ont également réagi à ce clip "haineux" du chanteur. Le ministre de l'intérieur Gérard Collomb a condamné "sans réserve", dès mercredi sur son compte Twitter, "ces propos abjects et ces attaques ignominieuses", et souhaite que l'autorité judiciaire donne les suites appropriées à "ces odieux appels à la haine".

Le gouvernement aussi "condamne avec la plus extrême fermeté les paroles haineuses et écœurantes de Nick Conrad. Ceux qui les diffusent portent une lourde responsabilité et doivent réagir au plus vite", a écrit le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux. Face au tollé soulevé par son clip, le rappeur s'explique et se défend de tout racisme.

"Dans mon clip, qui n'est que de la fiction, j'ai voulu inverser les rôles de l'homme blanc et de l'homme noir et proposer une perception différente de l'esclavage (...) je ne suis pas raciste, le choc était voulu", a déclaré jeudi le rappeur au journal le Parisien.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Yishuang Liu)
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