Dernière mise à jour à 16h31 le 24/10
Le chef de l'humanitaire des Nations Unies, Mark Lowcock, a lancé un cri d'alarme mardi devant le Conseil de sécurité sur le risque que la famine affecte la moitié de la population du Yémen, soit 14 millions de personnes.
"Le 21 septembre, je vous ai averti que nous perdions la lutte contre la famine au Yémen. Depuis lors, la situation a empiré", a dit M. Lowcock devant les membres du Conseil. "Il existe maintenant un danger clair et présent de grande et imminente famine submergeant le Yémen : bien plus grand que tout ce que tout professionnel dans ce domaine a connu au cours de sa vie professionnelle".
Selon une nouvelle évaluation effectuée par les organisations humanitaires, le nombre total de personnes confrontées à des conditions préludant la famine, ce qui signifie qu'elles dépendent entièrement de l'aide extérieure pour leur survie, pourrait bientôt atteindre non pas 11 millions, mais 14 millions de personnes. "C'est la moitié de la population totale du pays", a souligné le secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires.
Il a rappelé que le mois dernier, il avait pointé du doigt deux événements récents ayant aggravé la crise au Yémen : premièrement, l'intensification des combats autour de la ville portuaire de Hodeïda, qui ont endommagé les infrastructures sur lesquelles reposent la fourniture de l'assistance humanitaire et les importations commerciales ; et deuxièmement, l'effondrement récent de l'économie.
Les choses ne se sont pas arrangées depuis. Les combats continuent autour de Hodeïda, ce qui pèse sur les efforts de secours humanitaires.
Dans ce contexte, Mark Lowcok a appelé toutes les parties prenantes "à faire tout leur possible pour éviter une catastrophe".
Il a tout d'abord réclamé une cessation des hostilités "dans et autour de toutes les infrastructures et installations dont dépendent les opérations d'assistance et les importateurs commerciaux".
Il a aussi demandé "la protection de l'approvisionnement en denrées alimentaires et en produits essentiels à travers le pays", ce qui implique la levée des restrictions sur les importations et le fait que les principaux axes de transport soient ouverts et sûrs.
Le chef de l'humanitaire de l'ONU a aussi jugé nécessaire une rapide injection de devises dans l'économie par l'intermédiaire de la Banque centrale, des crédits plus rapides pour les commerçants, et le paiement des retraités et des fonctionnaires.
Mark Lowcock a enfin réclamé une augmentation du financement et du soutien aux opérations humanitaires, afin que les organisations humanitaires puissent intensifier leurs efforts.