Dernière mise à jour à 09h02 le 08/01
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a vivement critiqué lundi les autorités judiciaires de son pays concernant plusieurs affaires de corruption dans lesquelles il est suspecté.
Dans une déclaration télévisée dans tout le pays, M. Netanyahou a accusé la police de le maltraiter dans le but de saboter sa campagne électorale.
"L'enquête contre moi est biaisée", a affirmé M. Netanyahou.
"Au cours de mes investigations, j'ai exigé une confrontation face à face avec des témoins. On me l'a refusé. J'ai redemandé. On me l'a de nouveau refusé", a déclaré le Premier ministre.
"Aujourd'hui, je répéte cette demande et pour ma part, j'estime que cette confrontation devrait être diffusée en direct à la télévision", a-t-il ajouté.
M. Netanyahou et des personnes associées, dont sa femme Sara, sont impliquées dans une série d'enquêtes pénales pour corruption.
En février de l'année dernière, la police a recommandé la mise en accusation de M. Netanyahou pour une série de chefs d'inculpation comprenant corruption, fraude, et abus de confiance dans deux affaires, le "dossier 1000" et le "dossier 2000".
Dans le "dossier 1000", M. Netanyahou et sa famille sont accusés d'avoir reçu des cigares coûteux, du champagne, et des bijoux pour un montant de près d'un million de nouveaux shekels (environ 268 200 dollars) de l'homme d'affaires israélien et magnat d'Hollywood, Arnon Milchan, et de l'homme d'affaires australien James Packer, entre 2007 et 2016.
Dans le "dossier 2000", M. Netanyahou est accusé d'avoir reçu des pots-de-vin d'Arnon Mozes, l'éditeur du Yedioth Ahronoth, l'un des journaux les plus lus d'Israël.
Selon la police, MM. Netanyahou et Mozes se sont entretenus sur un "accord d'échange" dans lequel M. Netanyahou recevrait une couverture médiatique favorable dans le Yedioth Ahronoth en échange de la promotion d'un projet de loi et d'autres mesures qui limiteraient la diffusion d'Israel Hayom, le principal rival du Yedioth Ahronoth.
Cette annonce de la police a mis en doute la capacité de M. Netanyahou à aller au bout de son mandat actuel, tandis que l'opposition appelait à sa démission immédiate.
Une autre affaire a impliqué M. Netanyahou et la plus grande compagnie de télécommunications du pays, Bezeq.
Le Procureur général, Avichai Mandelblit, n'a pas encore déterminé s'il convenait d'inculper M. Netanyahou dans ces affaires.
Ces derniers jours, des reportages ont suggéré que M. Mandelblit compterait prendre sa décision avant les élections anticipées prévues pour avril, à l'issue d'une audience prévue.