Dernière mise à jour à 09h11 le 19/03
Le Premier ministre français Edouard Philippe, a annoncé ce lundi lors d'une conférence de presse, le remplacement du préfet de police de Paris après les exactions survenues lors de la mobilisation des "gilets jaunes" samedi 16 mars aux abords des Champs-Elysées.
"Mercredi en Conseil des ministres, le président de la République nommera préfet de police monsieur Didier Lallement, ancien secrétaire général du ministère de l'Intérieur", a-t-il déclaré, en remplacement de Michel Delpuech.
"Dès samedi prochain, et chaque fois qu'il le faudra, nous interdirons les manifestations se revendiquant des "gilets jaunes" dans les quartiers qui ont été les plus touchés dès lors que nous aurons la connaissance de la présence d'éléments ultras et de leur volonté de casser", a également affirmé Edouard Philippe, évoquant les Champs-Elysées à Paris, mais aussi la place Pey-Berland à Bordeaux et la place du Capitole à Toulouse.
Le Premier ministre a indiqué qu'il demanderait à la ministre française de la Justice d'augmenter "la contravention encourue en cas de participation à une manifestation interdite", elle est actuelle de 38 euros.
"Après les événements du 1er décembre, le gouvernement a mis au point une nouvelle stratégie de maintien de l'ordre pour s'adapter à l'évolution et à la radicalisation des manifestations. Cette stratégie a permis d'obtenir des résultats dès le 8 décembre et les semaines qui ont suivi. Toutefois l'analyse en profondeur des évènements survenus à Paris samedi dernier montrent que cette stratégie n'a pas été correctement exécutée et que la conduite des opérations a connu des dysfonctionnements dans certains quartiers", a-t-il déclaré.
"Les policiers et les gendarmes que j'ai rencontré me l'ont dit, il ne s'agissait pas de manifestants mais d'émeutiers se regroupant sous forme de black-blocs venus détruire (...) et en incendiant ils ont même pris le risque de tuer, ces actes sont criminels et la réponse du gouvernement doit être forte", a fait savoir le Premier ministre.
"Nous allons renforcer notre doctrine de maintien de l'ordre, nous voulons continuer de protéger le droit de manifester (...) samedi 145 000 personnes en France dont 36 000 à Paris ont manifesté pacifiquement pour le climat. Quand une manifestation sera déclarée et pacifique, les forces de l'ordre l'accompagneront en liaison avec le service d'ordre des organisateurs (...) en revanche nous mettrons en œuvre une stratégie renforcée de lutte contre les militants de mouvances ultras dès samedi prochain", a fait savoir Édouard Philippe.
Le délégué général du comité Champs-Élysées, Edouard Lefèvre, a indiqué ce lundi sur Franceinfo que "80% des enseignes" situées sur la célèbre avenue avaient été touchées par les violences commises par certaines personnes en marge des manifestations de "gilets jaunes" et 27 avaient été pillées.
Le célèbre restaurant huppé de la capitale française, le Fouquet's, a été incendié en marge des manifestations, ainsi que plusieurs kiosques à journaux et un rez-de-chaussé d'immeuble situé boulevard Roosevelt où se trouvait une banque a également été incendiée, faisant onze blessés légers.