Dernière mise à jour à 08h36 le 21/03
Le gouvernement indonésien boycottera les avions, véhicules et autres produits de l'Union européenne (UE) si elle empêche l'huile de palme brute d'être utilisée comme matière première du biocarburant, a déclaré un ministre d'État, à Jakarta, mercredi.
La décision a été prise après que la Commission européenne a adopté un acte délégué classant l'huile de palme dans la catégorie des produits non durables, ce qui pourrait conduire à l'interdiction de l'utilisation du produit en tant que matière première dans la fabrication de biocarburants. L'acte sera présenté devant le Parlement qui décidera dans les deux mois s'il doit ou non être appliqué.
Le ministre indonésien de la Coordination des affaires maritimes, Luhut Binsar Pandjaitan, a dit que si l'acte délégué prend effet, des produits européens, y compris des avions, des véhicules et d'autres marchandises, pourraient se voir interdire l'entrée sur le marché indonésien.
Mercredi, le ministre de l'Économie, Darmin Nasution, a dit que la décision de l'UE était du protectionnisme déguisé.
"Dans l'histoire du monde, il n'y aucune raison de cibler uniquement un produit alors qu'il en existe de nombreux autres du même groupe. (Mais) l'huile de palme est ciblée. Il ne fait aucun doute qu'il s'agit d'une discrimination...", a dit M. Nasution.
Les expéditions d'huile de palme indonésienne à l'étranger ont augmenté de 8 % en 2018 et ont atteint 34,4 millions de tonnes, selon les données fournies par l'association de l'huile de palme indonésienne.
Les exportations comprenaient 32 millions de tonnes d'huile de palme et d'huile de palmiste. Le reste était des produits oléochimiques et du carburant biodiesel, est-il précisé.
L'Indonésie, qui est le premier exportateur mondial d'huile de palme, a atteint un chiffre record dans la production d'huile de palme en 2018, soit 42 millions de tonnes, selon l'association.