Dernière mise à jour à 08h30 le 12/06
Le Mexique et les Etats-Unis vont mettre au point une stratégie d'immigration régionale en collaboration avec d'autres pays latino-américains, si un plan bilatéral en vue de contenir le flux migratoire vers les Etats-Unis se révélait inefficace, a déclaré lundi le ministre mexicain des Affaires étrangères Marcelo Ebrard.
Lors d'une conférence de presse, M. Ebrard a évoqué les négociations bilatérales sur l'immigration qui ont eu lieu la semaine dernière à Washington, faisant savoir que le Mexique et les Etats-Unis ont fixé un délai de 45 jours pour faire le point sur l'impact d'un plan mexicain visant à décourager l'immigration illégale en provenance d'Amérique centrale.
"Si les mesures que nous proposons ne sont pas couronnées de succès, il nous faudra revenir à la table des négociations pour discuter avec les Etats-Unis ainsi que d'autres pays (...) tels que le Guatemala, le Panama, ou le Brésil", a expliqué M. Ebrard.
Le Mexique et les Etats-Unis ont conclu vendredi un accord sur quatre mesures destinées à contenir le flux migratoire en augmentation, que M. Ebrard a décrit comme une "crise majeure".
Le Mexique a proposé, entre autres, de déployer sa Garde nationale nouvellement créée le long de sa frontière sud.
Cet accord a évité l'application dès lundi de droits de douane américains sur les importations mexicaines, laquelle aurait pu provoquer, selon M. Ebrard, une "crise économique" au Mexique.
L'un des principaux résultats des négociations est d'avoir convaincu les Etats-Unis de traiter l'immigration comme une question distincte de celle du commerce, a noté M. Ebrard.
En même temps, l'administration Trump s'est engagée à accélérer le processus de traitement de demandes d'asile, qui prend actuellement plusieurs mois. Etant donné que le système d'immigration américain est surchargé par ce genre de demandes, les deux pays ont convenu que certaines d'entre elles seraient traitées sur le sol mexicain.
Egalement présent à la conférence de presse, le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador a réitéré son approbation de l'accord, soulignant que le dialogue a prévalu sur la confrontation.
"Je suis très content et satisfait de l'accord conclu avec le gouvernement américain (...) Nous avons évité une crise économique et financière, ce qui n'est pas rien", a-t-il ajouté.