Dernière mise à jour à 15h21 le 06/08
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé dimanche que les forces armées turques allaient pénétrer à l'est de l'Euphrate en Syrie.
"Nous sommes déjà entrés dans Afrin, Jarablous et Al-Bab. Nous allons maintenant pénétrer dans l'est de l'Euphrate", a déclaré M. Erdogan au cours d'un événement organisé dans la ville de Bursa, dans le nord-ouest du pays.
La Turquie a déjà partagé cette information avec les Etats-Unis et la Russie, a précisé le dirigeant turc.
"Tant que les tirs de harcèlement se poursuivront, nous ne pourrons rester inactifs", a dit M. Erdogan, ajoutant que la Turquie était "à court de patience".
L'armée turque et les rebelles syriens qui lui sont alliés ont pris Al-Bab, Jarablous et Afrin à l'Etat islamique (EI) et aux milices kurdes de Syrie au cours de deux opérations militaires distinctes.
Une délégation militaire américaine doit arriver dimanche dans la capitale turque pour une nouvelle série de pourparlers, les négociations passées n'ayant pas permis d'aboutir à un accord sur la création conjointe d'une zone de sécurité dans le nord de la Syrie - une région contrôlée par les Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde considérée par la Turquie comme un groupe terroriste.
Ankara menace depuis longtemps de lancer une nouvelle offensive militaire à l'est de l'Euphrate pour anéantir les YPG soutenues par les Etats-Unis. La Turquie a notamment renforcé ses troupes le long de la portion de frontière contrôlée par les YPG, dans un contexte de divergences persistantes avec Washington au sujet de la zone de sécurité.
Si les pourparlers avec les Etats-Unis échouent, la Turquie s'emploiera à créer par elle-même cette zone de sécurité, a fait savoir vendredi le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Hami Aksoy.
"Si la zone de sécurité n'est pas créée comme prévu, et si les menaces contre notre pays persistent, nous lancerons une opération militaire à l'est de l'Euphrate", a affirmé un peu plus tôt le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu.
La Turquie est également contrariée par le manque de progrès du plan conjoint qu'elle souhaite mettre en place avec les Etats-Unis pour expulser les YPG de la ville de Manbij, dans le nord de la Syrie.
Au début de l'année, après l'annonce par la Maison Blanche du retrait de troupes américaines de Syrie et le report de l'opération prévue par le président turc à l'est de l'Euphrate, Ankara et Washington - qui sont alliés au sein de l'OTAN - étaient convenus de travailler de concert à la création d'une zone de sécurité dans la région contrôlée par les YPG en Syrie.