Dernière mise à jour à 09h13 le 20/09
Jeudi, l'ancien Premier ministre britannique John Major a vivement critiqué l'actuel Premier ministre, Boris Johnson.
M. Major, qui avait succédé à Margaret Thatcher au poste de Premier ministre en 1990, est aujourd'hui l'un des principaux soutiens de l'appel récemment déposé devant la Cour suprême - la plus haute instance judiciaire du Royaume-Uni - dans le but de contester la suspension du parlement britannique pendant cinq semaines par M. Johnson.
Dans un plaidoyer adressé par écrit à la Cour, M. Major a indiqué que les motifs invoqués par M. Johnson pour suspendre le parlement ne pouvaient être vrais.
M. Major était également représenté à l'audience qui s'est tenue jeudi par son avocat, Lord Edward Garnier, ancien solliciteur général et membre du parti conservateur.
M. Major a affirmé qu'une suspension de cinq semaines était trop longue pour être expliquée par la seule nécessité de préparer le traditionnel "Discours de la Reine".
Dans son plaidoyer, il a souligné que M. Johnson avait des "motifs inavoués" pour suspendre le Parlement.
Il a ajouté que si la Cour suprême statuait en faveur de M. Johnson, cela risquerait de permettre aux futurs Premiers ministres britanniques de suspendre le parlement pour n'importe quelle raison.
Dans de telles circonstances, un Premier ministre pourrait par exemple suspendre le parlement juste avant un vote de confiance, a-t-il dit.
Au cours de l'audience, il a notamment été affirmé que la suspension du parlement, autorisée par la reine Elizabeth II, visait à restreindre les débats à la Chambre des communes sur la stratégie du "faire ou mourir" ("do or die") de M. Johnson vis-à-vis du Brexit, une stratégie en vertu de laquelle le Royaume-Uni devrait quitter l'Union européenne le 31 octobre avec ou sans accord.
Onze des plus éminents juges britanniques concluront jeudi leur plaidoirie, juste avant que la Cour ne décide si la manière dont M. Johnson a suspendu la Chambre des communes était ou non légale.
Un responsable de la Cour a indiqué qu'il était impossible de dire si le verdict serait ou non annoncé jeudi.
Si les Lords de la Cour suprême se prononcent contre M. Johnson, celui-ci devra rappeler le parlement et lever la suspension imposée. Si M. Johnson gagne, cependant, le parlement recommencera à siéger le 14 octobre avec le discours officiel de la reine Elizabeth II.