Dernière mise à jour à 08h41 le 03/12
Les dirigeants des principaux pays occidentaux ont commencé lundi soir à arriver à Londres pour ce qui a été décrit comme l'un des plus importants sommets de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN), qui fête cette année son 70e anniversaire.
Plusieurs observateurs ont estimé que l'OTAN se trouvait à la croisée des chemins, tandis que le Royaume-Uni n'est lui-même qu'à une semaine d'une élection générale qui devrait être déterminante pour ses futures relations avec l'Union européenne (UE).
Les récents propos du président français Emmanuel Macron, selon qui l'OTAN serait en état de "mort cérébrale", et les déclarations du président américain Donald Trump, qui a décrit l'alliance comme "obsolète", ne sont certes pas le genre de voeux d'anniversaire auxquels s'attendait le Secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg.
A Londres, les dirigeants des Etats membres de l'OTAN seront d'abord conviés à une fête organisée mardi au palais de Buckingham par la reine Elizabeth afin de célébrer l'anniversaire de l'organisation.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson en profitera pour faire une pause dans sa campagne électorale, à l'approche d'un scrutin qui doit avoir lieu le 12 décembre. De récents sondages d'opinion ont cependant montré que l'opposition travailliste était en train de rattraper son retard sur les conservateurs.
La sécurité a été renforcée à Londres à la suite de l'attaque terroriste meurtrière commise la semaine dernière près du pont de Londres.
Le sommet de l'OTAN aura lieu mercredi dans un hôtel de Watford, au nord de Londres, où des barrières d'acier et un dispositif de sécurité draconien ont été mis en place pour protéger les participants.
John Keiger, un éminent professeur d'université, a souligné que cette semaine serait décisive pour M. Johnson aussi bien que pour M. Macron.
Ancien directeur de recherche au département de Politiques et d'Etudes internationales de l'université de Cambridge, M. Keiger a estimé dans le journal The Spectator que M. Johnson hébergeait l'un des plus importants sommets de l'OTAN de ces dernières années.
"Il n'est pas important parce qu'il marquera le 70e anniversaire de l'Alliance, mais à cause des critiques provocantes et incisives du président Macron sur la 'mort cérébrale' de l'alliance atlantique - des critiques qui ont de fait touché un nerf sensible", a-t-il affirmé.
Le magazine allemand Der Spiegel a également consacré un long article au sommet de l'OTAN, disant que les conflits politiques éclipseraient cette année le 70e anniversaire de l'Alliance.
"Ces dernières années, l'OTAN a connu de véritables réussites sur le plan militaire, mais a également été un enfant à problèmes sur le plan politique. De fait, Emmanuel Macron l'a décriée comme étant en état de 'mort cérébrale', et Donald Trump l'a décrite comme 'obsolète'. L'alliance est clairement à la croisée des chemins", a indiqué Der Spiegel dans un article en ligne.
M. Stoltenberg a reconnu qu'il existait des désaccords entre les alliés, sur des sujets tels que le commerce, les changements climatiques et l'attitude à adopter à l'égard de l'Iran et du nord de la Syrie.