Dernière mise à jour à 10h02 le 25/09
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé jeudi à une gouvernance mondiale post-COVID-19 s'appuyant sur la solidarité et le multilatéralisme.
"Cette pandémie est un signal d'alarme pour des défis encore plus catastrophiques qui pourraient survenir, à commencer par la crise climatique. Si nous les affrontons avec la même désunion et le même désarroi que nous avons vu cette année, je crains le pire", a-t-il averti lors d'un débat au Conseil de sécurité ayant pour thème "la gouvernance mondiale après le COVID-19".
"Nous avons besoin d'une gouvernance mondiale résolue, coordonnée, flexible et prête à réagir à toute la gamme des défis auxquels nous sommes confrontés", a-t-il déclaré, ajoutant que le monde n'est plus bipolaire ou unipolaire, et se dirige plutôt vers la multipolarité.
"Nous avons connu la fragmentation et la polarisation sans mécanismes efficaces de gouvernance multilatérale il y a 100 ans. Le résultat a été la Première Guerre mondiale, suivie de la Seconde (guerre mondiale)", a-t-il rappelé.
Selon le chef de l'ONU, le COVID-19 est un avertissement qui doit pousser le monde à agir. "Nous n'avons pas le choix. Soit nous nous réunissons dans des institutions mondiales adaptées à nos objectifs, soit nous serons écrasés par les divisions et le chaos".
Il a également lancé un appel au multilatéralisme pour que la gouvernance mondiale post-COVID fonctionne. "La gouvernance mondiale réformée concerne les approches et les institutions, qui doivent être réformées et renforcées", a-t-il dit. "Nous avons besoin de davantage de multilatéralisme, et meilleur, qui fonctionne efficacement et qui soit au service des personnes que nous servons".
"Nous avons aussi besoin de davantage de gouvernance mondiale, et meilleure, basée sur la souveraineté nationale et exprimée à travers nos idéaux communs, exprimés avec éloquence dans la Charte des Nations Unies", a-t-il ajouté.
Selon M. Guterres, le COVID-19 a illustré sans conteste les lacunes du système multilatéral, notant que si les pays vont dans des directions différentes, le virus, lui, va dans toutes les directions.
Une approche rationnelle et équitable de la vaccination réduirait les décès évitables en donnant la priorité aux travailleurs de première ligne et aux plus vulnérables, mais le monde a eu du mal à mobiliser les ressources nécessaires pour garantir un vaccin en tant que bien public mondial, disponible et abordable pour tous, a-t-il encore souligné.
"Nous avons besoin de toute urgence d'institutions multilatérales capables d'agir de manière décisive, sur la base du consentement mondial, pour le bien de la planète. Et nous avons besoin d'institutions multilatérales équitables, avec une meilleure représentation du monde en développement, afin que tous aient une voix proportionnelle à la table mondiale", a conclu M. Guterres.